Energie : la consommation locale sauve le Pipeline kényan

La concurrence entre les pipelines respectifs de Nairobi et Dodoma bat toujours son plein avec un avantage pour le corridor tanzanien. Une situation que la Kenya Pipeline Company (KPC) a réussi à faire tourner à son avantage en baissant ses coûts d’exploitations et en améliorant la rentabilité de l’entreprise entre 2015 et 2016. Il n’empêche que la seule consommation kényane ne pourra pas supporter indéfiniment KPC.
Amine Ater

La Kenya Pipeline Company (KPC) vient d'annoncer une croissance de 16% de ses bénéfices en 2016, s'établissant à 8,4 milliards de shillings à juin 2016 (81 millions de dollars) contre 7,2 milliards de shillings enregistré par KPC lors de la même période en 2015. Une croissance attribuée par le management de KPC à une amélioration de l'approvisionnement en carburant conjuguée à une stratégie de réduction des coûts. Une rentabilité que le management de KPC tient particulièrement à mettre en avant au moment où les importateurs de produits pétroliers dans les pays de l'hinterland ont montré une préférence croissante pour le projet de pipeline concurrent défendu par la Tanzanie.

Cette bonne santé de la KPC pourrait remettre le projet kényan de pipeline en lice dans la sous-région. Il n'empêche que les recettes tirées du transport de carburant vers les pays voisins ont diminué lors de la même période. Selon un communiqué publié par le management de KPC, la croissance enregistrée par l'entreprise a été facilitée par « la gestion prudente des coûts et des efforts pour améliorer l'approvisionnement en carburant au Kenya et dans la région ».

Une économie d'échelle possible grâce à la baisse de régime

L'entreprise a par ailleurs été fortement impacté par le succès du corridor tanzanien qui a fait chuter le volume d'exportation de 3%. Une contraction compensée par la hausse du transport interne de carburant, qui a permis de palier aux pertes régionales. En témoigne les recettes engrangées par KPC au niveau national, qui sont passées de 21,4 à 23 milliards de shillings entre 2015 et 2016 (de 207 à 222 millions de dollars). Côté dépenses d'exploitation, la concurrence tanzanienne aura permis à KPC d'atteindre une économie de 7,5%, passant de 12,8 milliards de shillings (123 millions de dollars) en 2015 à 11,9 milliards de shillings (115 millions de dollars) en 2016.

De l'aveu du management de KPC, cette baisse des coûts d'exploitation est due à la perte de volume de transit dans le corridor central. Une concurrence du voisin tanzanien a obligé KPC à introduire des tarifs promotionnels sur l'ensemble des offres de transit. Un effort marketing qui fait espérer au management de KPC d'améliorer ses parts de marché dans le commerce régional. Il n'empêche que consentir des rabais reste loin d'être suffisant pour mettre à mal la concurrence du pipeline tanzanien, ce dernier se démarquant par un tracé plus courts et moins exposé aux attaques des Shebabs somaliens.

Amine Ater

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