Burkina Faso : un plan d'urgence de 700 millions d'euros pour sauver la région du Sahel

Le gouvernement burkinabè a décidé d'investir 455 milliards de Fcfa (près de 700 millions d'euros) dans un "programme d'urgence" au profit de la région du Sahel sous la menace permanente des terroristes. Ce programme qui couvre la période 2017-2020 vise à réaliser des infrastructures socio-communautaires dans cette zone considérée comme l'une des plus pauvres du pays.

Pour rassurer les populations en proie aux attaques terroristes, le Burkina Faso investit dans les infrastructures communautaires. Le premier ministre burkinabè Paul Kaba Thiéba a lancé, jeudi 3 août, à Tongomayel dans la province du Soum, un Programme d'urgence pour le Sahel (PUS-BF). Etalé sur trois ans, le programme doté d'une enveloppe budgétaire de 455 milliards de Fcfa (environ 819 millions de dollarsou 693 millions d'euros), devra permettre de réaliser des infrastructures, réduire la pauvreté et contrer la menace terroriste. Il s'agira prioritairement de la construction d'écoles, de routes, d'installations médicales et d'infrastructures hydrauliques.

Dans le détail de la partie installations hydrauliques, ce programme permettra la réalisation de 400 forages neufs, 4 nouveaux barrages, 18.712 latrines familiales et 60 adductions d'eau potable simplifiée. Si l'action est prioritaire, c'est que le taux d'accès à l'eau potable laisse à désirer, étant situé à 54%.

Soutenir les PME pour stimuler l'emploi

Une partie de ces ressources serviront également à soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) pour stimuler l'emploi et empêcher la radicalisation des jeunes. Etant considérée parmi les régions les plus pauvres du pays, la région est un lieu propice pour l'enrôlement de combattants terroristes parmi les jeunes dont beaucoup souffrent d'un chômage prolongé. Par ailleurs le premier ministre a invité les populations à tendre la main aux « désorientés par ces forces obscurantistes » dont le groupe Ansarul Islam.

Longtemps épargné par le terrorisme, le Burkina Faso, qui partage une longue frontière avec le Mali et le Niger, est régulièrement la cible d'actes terroristes depuis 2015, notamment au nord du pays. C'est dans cette région que s'est retranché le jihadiste burkinabé Malam Ibrahim Dicko qui qui a déjà revendiqué plusieurs attaques contre les positions de l'armée et les villageois. Une opération militaire conjointe du Burkina Faso, du Mali et de la France a permis de diminuer la puissance de frappe des hommes de Dicko qui procèdent par des actes isolés.

Au total, ce sont environ 33 attaques terroristes qui ont été revendiquées par des mouvements terroristes au niveau national. Ces attaques, concentrées dans la région du Sahel, ont causé la mort d'une cinquantaine de personnes dont 27 éléments des forces de défense et de sécurité.

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