Le gouvernement tchadien reçoit une bouffée d’oxygène du FMI, mais doit poursuivre les réformes

Le Conseil d'administration du FMI a achevé la semaine dernière le premier examen du programme appuyé par une Facilité élargie de crédit (FEC) approuvé en faveur du Tchad en juin 2017. Satisfait des résultats enregistrés, le fonds vient de décider le décaissement de 51 millions de dollars en faveur du pays qui espère également d’autres appuis notamment de la Banque mondiale. Après plusieurs années de crise, l’économie tchadienne commence enfin à souffler bien qu’il reste encore beaucoup à faire avant d'atteindre le bout du tunnel.
Le blocage des discussions sur la dette réclamée par Glencore avait retardé le programme d'aide du FMI au Tchad.

Les bonnes nouvelles se succèdent pour l'économie tchadienne engluée depuis 2014 dans une conjoncture des plus difficiles provoquée par la chute des cours du pétrole et qui a engendré une grave crise sociale dans le pays. Quelques mois après la signature d'un accord de rééchelonnement de dette avec l'anglo-suisse de négoce Glencore et alors que la mobilisation des ressources domestiques a enregistré une performance sans précédent au cours du premier trimestre de l'année en cours, c'est autour du FMI d'apporter une véritable bouffée d'oxygène aux finances publiques.

[Lire aussi : Tchad : les finances publiques retrouvent des couleurs]

Le conseil d'administration du FMI vient en effet d'approuver un décaissement de 51 millions de dollars en faveur du Tchad à la suite des résultats enregistrés par le pays dans le cadre la mise en œuvre du programme appuyé par la FEC accordé au pays le 30 juin dernier.

«La plupart des repères structurels ont été mis en œuvre, ce qui témoigne d'un engagement fort des autorités», a relevé le FMI même si, «les autorités devraient accélérer le rythme de mise en œuvre».

Avec ce nouveau décaissement qui fait suite à la conclusion de la première revue de la performance économique du pays, le montant de l'enveloppe jusque-là perçue par le Tchad dans le cadre du même programme se chiffre à près de 99,8 millions de dollars sur un total de 312,1 millions de dollars.

Autre bonne nouvelle pour le pays d'Idriss Déby, le Conseil a également approuvé la demande des autorités de renoncer à l'inobservation du critère de la performance continue sur la non-accumulation de nouveaux arriérés de paiements extérieurs et de procéder à la refonte des décaissements prévus.

Décaissements de 80 milliards de Fcfa

Le programme appuyé par la FEC vise à aider le Tchad à rétablir la stabilité macroéconomique et à jeter les bases d'une croissance robuste et inclusive. Il contribuera également à l'effort régional de restauration et de préservation de la stabilité extérieure de l'Union économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC).

Suite à la discussion du Conseil exécutif du FMI, Mitsuhiro Furusawa, président par intérim et directeur général adjoint, a rappelé qu'en février dernier, un accord de principe avait été conclu pour restructurer la dette en faveur d'un créancier privé extérieur, Glencore en l'occurrence, «un élément clé de la stratégie des autorités qui devrait permettre de financer le programme et de rétablir fermement la viabilité de la dette extérieure».

«Le programme du Tchad est soutenu par la mise en œuvre de politiques et de réformes par les institutions régionales qui sont essentielles à son succès du programme. Ces mesures comprennent un resserrement de la politique monétaire, l'élimination des avances statutaires, ainsi qu'une réglementation et une surveillance bancaires solides en plus de contrôles fermes de l'octroi de crédit aux banques», rappellent les analystes du FMI.

Le FMI relève également l'engagement des autorités de poursuivre la mis en en œuvre d'une stratégie globale afin de stabiliser la situation budgétaire, de favoriser la croissance hors pétrole et de réduire les vulnérabilités du secteur bancaire. Les principaux piliers de la stratégie comprennent, entre autres, «une meilleure gestion de la masse salariale, le remboursement de la dette et l'apurement des arriérés intérieurs, l'augmentation de la mobilisation des revenus domestiques, ainsi que l'amélioration de la gestion financière publique et dans certaines banques nationales».

D'après les engagements du gouvernement réitérés par le ministre des Finances tchadien, Abdoulaye Sabre Fadoul, le cap sera maintenu d'autant plus que la conclusion de ce premier examen de revue de performance avec le FMI ouvre la voie au décaissement d'autres appuis budgétaires de la Banque mondiale et de l'Union européenne et qui vont porter le montant total de l'enveloppe convenue en 2017 à près de 80 milliards de Fcfa.

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