Le Nigeria veut s'endetter pour combler son déficit budgétaire. Selon Bloomberg, l'Etat présidé par Muhamadu Buhari envisage de solliciter un prêt d'un milliard de dollars auprès de la Banque mondiale pour financer son déficit budgétaire. L'annonce a été faite par la ministre des Finances nigériane, Kemi Adeosun, qui a également révélé que le pays pourrait émettre un eurobond d'un milliard de dollars durant la semaine en cours. La responsable n'a pas donné plus de précision. Cette émission d'euro-obligations avait été jusqu'ici retardée à plusieurs reprises en raison des mauvaises conditions du marché. La même ministre avait annoncé vouloir lever 1 milliard de dollars dans ce qui serait le premier Eurobond du Nigeria depuis 2013.

Le président nigérian Muhammadu Buhari a défendu bec et ongles un budget 2017 record de 7.300 milliards de nairas (24 milliards de dollars) en décembre dernier devant les représentants de la nation. L'idée est de relancer l'économie lourdement affectée par la chute des cours du pétrole.

La chute des prix du pétrole coûte chère

Il faut savoir que le pays le plus peuplé d'Afrique tire 70% de ses revenus et environ 90% de ses recettes en devises des exportations du pétrole. Mais ce n'est pas le seul ennui de Buhari qui doit faire face à une massive fuite des capitaux étrangers. La raison est simple : l'économie nigériane a plongé en récession pour la première fois depuis 25 ans l'année dernière. Selon les données du Fonds monétaire international (FMI), son PIB s'est contracté de 1,7% en 2016. L'année en cours ne serait pas vraiment meilleure, selon l'institution. Pour 2017, le FMI prévoit une croissance de 0,8% pour l'économie nigériane, un chiffre inférieur à la récente prévision de la Banque mondiale, qui lui prévoit une croissance à 1%.

Il faut dire que cette levée de fonds risque d'être particulièrement difficile pour le Nigéria. L'année dernière, alors que le pays cherchait environ 4,5 milliards de dollars en financement externe, il n'a réussi à emprunter que 600 millions de dollars à la Banque africaine de développement. Cette manne servira à l'amélioration de la production d'électricité et des infrastructures. Une démarche qui n'a pas manqué de susciter l'ire des investisseurs étrangers et du FMI qui ont critiqué ses politiques monétaires qui, disent-ils, ont laissé la naira surévalué et conduit à une grave pénurie de devise qui a empêché les entreprises d'importer des matières premières et de l'équipement.