Cameroun : la part du budget de l'Etat allouée à la santé reste faible

Selon les données publiées ce mardi par le ministère camerounais de la santé publique, la part du budget de l'Etat allouée à la santé oscille entre 5,5 et 7% depuis 2011 au Cameroun. Une proportion qui est loin d'atteindre les objectifs de la déclaration d'Abuja qui recommande 15%. Le ministère ajoute que seulement 6,46% de la population camerounaise est couverte par un mécanisme de protection sociale en santé.
(Crédits : Reuters)

Le Cameroun doit encore faire énormément de progrès en matière de la prise en charge sanitaire par l'Etat. D'après une publication ce mardi 30 janvier 2018 du ministère camerounais de la santé publique, la part du budget de l'Etat allouée à la santé est très faible. Les données indiquent qu'elle représente entre 5,5 et 7% du budget depuis 2011. L'autorité relève que ceci prend à contre-pied les dispositions préconisées par la déclaration d'Abuja qui recommande que les Etats allouent 15% de leur budget au financement de la santé.

Dans le volet des ressources financières présentées par le ministère, on constate que la dépense totale de santé / habitant est de 3 400 Francs CFA par an alors que le paiement direct des ménages qui représente 70% est ''très élevé''. En ce qui concerne le niveau de couverture santé de la population, selon les données officielles, seulement 6,46% de des camerounais sont couverts par un mécanisme de protection sociale en matière de santé, alors que la grande majorité ne bénéficie d'aucun dispositif de protection, et doit continuer de supporter sur fonds propres, les dépenses directes de santé.

Concernant le degré d'équité dans le financement de la santé, les autorités camerounaises ont expliqué que « l'allocation des ressources publiques se fait très souvent sur une base égalitaire ». Le ministère de la santé publique explique que 33% de ces dépenses sont destinées aux fonctions administratives alors que 42% vont aux mutuelles de santé, avec une redevabilité et une transparence ''faibles''.

Fragmentation du système de la santé

En se basant sur les données du ministère de la santé publique, on constate une forte fragmentation du financement de la santé, avec un taux de mutualisation très faible évalué à 2%, ainsi que plusieurs dispositifs de gratuité et subventions dédiés à des cibles ou des maladies spécifiques mais avec une couverture très limitée. C'est à cette faiblesse que le projet de système national de couverture santé universelle (CSU) va tenter de remédier.

En effet, la CSU ambitionne d'atteindre une équité contributive dans l'accès aux soins, la responsabilité générale de l'Etat ainsi que l'affiliation obligatoire, pour l'ensemble de la population camerounaise, avec une contribution des partenaires au développement estimée à 50 milliards de francs CFA. Dans son panier de soins de base, 185 affections et interventions de santé publique sont retenues, dont 101 sous-interventions. Quant à la proposition d'allocation à la mise en œuvre de la CSU, elle est de 50%, soit 25 milliards Francs CFA, avec un écart de financement évalué à près de 985 milliards Francs CFA pour la première année du projet en envisageant un taux de couverture de 100%.

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