Tchad : les consommateurs dénoncent la hausse du prix du carburant

En difficulté économique durant toute l'année dernière et en ce début d'année suite à la chute drastique des cours du pétrole à l'international, le Tchad cherche par tous les moyens à colmater les brèches budgétaires. Et ce sera toujours à travers le pétrole. Vendredi 13 janvier, le gouvernement d'Idriss Deby a annoncé l'augmentation des prix de l'essence super et le gasoil à la pompe. D'autres services connaissent également des augmentations et les consommateurs dénoncent.

Ainsi qu'il est prévu dans la nouvelle loi des finances pour l'exercice 2017, les autorités tchadiennes ont revu à la hausse les prix de l'essence super et du gasoil. Cette augmentation est contenue dans une note de service signée conjointement avec son collègue du Commerce. La décision fait suite à l'augmentation de 45 FCFA opérée sur les prix des produits pétroliers sortis de la raffinerie de Djarmaya (35 km de N'Djaména). La mesure d'augmentation découle de la loi des finances 2017 qui institue une taxe au profit de la société nationale de raffinage.

Pour le ministre des Finances et du Budget, Mbogo Ngabo Séli, la hausse des prix des produits pétroliers concerne aussi bien la capitale que les autres villes du pays. Ainsi, le litre du super est vendu à 525 FCFA selon la nouvelle grille des prix contre 480 FCFA auparavant. Quant au litre du gasoil, il passe de 525 FCFA à 570 FCFA.De l'autre côté, le Jet A1 connaît une augmentation de 50 FCFA et se vend désormais à 555 FCFA contre 506 FCFA. Le gouvernement prévient que pour les autres villes du Tchad, il faut ajouter les frais de transport en plus des prix sortis de la raffinerie. Toutefois, le prix du pétrole lampant reste inchangé. Très prisé dans les localités de l'intérieur du pays, le produit est toujours vendu à 395 FCFA le litre.

Mécontentement des consommateurs tchadiens

Cette décision du gouvernement tchadien n'est pas du tout du goût des consommateurs tchadiens. C'est d'abord l'Association des droits des consommateurs (ADC) qui a donné la voix par l'entremise de son secrétaire général, Daouda El-hadj Adam. L'organisation a exprimé ses vives préoccupations par rapport à ces hausses.

« Certaines dispositions de cette Loi de finances auront des effets négatifs sur  le pouvoir d'achat des consommateurs tchadiens déjà laminé par la crise financière et sociale que connait le pays », a ainsi déploré Daouda El-hadj Adam.

Le mécontentement de l'association va au-delà de l'augmentation des prix des produits pétroliers. L'ADC condamne également l'augmentation du prix de délivrance et de timbre de la carte nationale d'identité qui passera de 4 000 F CFA à 10 000 FCFA, les droits de délivrance des passeports ordinaires qui passeront de 45 000 à 85 000 FCFA. L'association fustige également l'institution des droits d'accise de 18% sur la téléphonie mobile, alors que les communications téléphoniques ne constituent pas de services de luxe.

«Au lieu de rendre accessibles les biens et services essentiels et de rechercher des solutions équitables d'augmentation des recettes, le Gouvernement se plait à se rabattre sur les pauvres citoyens consommateurs sans se soucier de leur sort.Toutes ses mesures sont contraires aux engagements  électoraux du Chef de l'Etat fondés sur un Tchad Fort, Solidaire et Prospère», a indiqué Daouda El-hadj Adam.

L'ADC craint également que l'augmentation des prix du carburant soit suivie d'un renchérissement des prix des produits de première nécessité.

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