RDC : à l’heure du décompte des voix, les favoris crient déjà victoire

En RDC, l’heure est au décompte du scrutin du 30 décembre. Bien qu’émaillées d’incidents et de dysfonctionnements en série, les élections présidentielles et législatives ont pu se tenir dans une relative accalmie au regard des inquiétudes. Au lendemain du scrutin, les trois principaux favoris se déclarent déjà vainqueurs en s’appuyant sur des estimations non officielles.
Le dépouillement qui a commencé depuis la fermeture des bureaux de vote se poursuit encore ce lundi 31 décembre.
Le dépouillement qui a commencé depuis la fermeture des bureaux de vote se poursuit encore ce lundi 31 décembre. (Crédits : Reuters)

Il va falloir attendre le 6 janvier prochain pour connaître les résultats officiels provisoires du triple scrutin du 30 décembre dernier, mais déjà les trois principaux favoris de l'élection présidentielle se déclarent chacun vainqueur. Le camp du pouvoir a été le premier à proclamer sa victoire, un peu trop vite puisque c'est au sortir du bureau de vote que Emmanuel Ramzani Shadry, le candidat du FCC et dauphin du président sortant a déclaré à la presse qu'il était certain de remporter la victoire.

Ce lundi matin lors d'une conférence de presse, Néhémie Mwilanya, le chef de cabinet du président Joseph Kabila et membre de l'équipe de campagne du candidat Shadary, a déclaré lors d'une conférence de presse à Kinshasa, que «leur victoire est certaine», sans toutefois avancer des chiffres. Des déclarations remises en cause par les camps des deux autres principaux candidats de l'opposition, Martin Fayulu de la coalition Lamuka et Félix Tshisekedi. Dans une déclaration à la presse, le directeur de campagne de ce dernier, Vital Kamerhe, a laissé entendre qu'un décompte anticipé donnait Tshisekedi et Fayulu, en tête du scrutin présidentiel avec près de 40% des suffrages pour chacun alors que le candidat du pouvoir n'était qu'à moins de 13% des voix.

Lire aussi : RDC : les Congolais aux urnes pour désigner le successeur de Kabila

Incidents et dysfonctionnements en série

Il ne s'agit pour l'heure que des estimations de candidats car ce lundi 31 décembre, les opérations de dépouillement se poursuivent encore et les premières tendances devraient être véritablement connues à partir du mardi 1er janvier en fonction de l'avancement du processus de transmission des résultats à la CENI. C'est une étape décisive du scrutin après la journée historique du 30 décembre, jour du vote qui a été émaillé par des incidents et des dysfonctionnements en série.

Les opérations électorales ont connu en effet plusieurs couacs avec des machines à voter qui sont tombés en panne dans plusieurs bureaux, des coupures d'électricité dans certains centres, des problèmes d'affichage des listes électorales ainsi que des retards d'ouverture dans plusieurs localités. Des incidents parfois violents et meurtriers ont également été signalés comme c'est le cas à Walungu, dans le Sud-Kivu où quatre personnes ont trouvé la mort à la suite de la tentative, par un agent électoral, de bourrer les urnes en faveur du candidat au pouvoir. Des observateurs ont été également empêchés d'assister au dépouillement dans certains centres, ce qui a amplifié les inquiétudes sur la suite du processus au sein de l'opposition.

«Je déplore tous les désordres dont nous entendons parler, il y a vraiment un grand désordre. Nous nous posons la question de savoir si ce n'est pas un désordre organisé pour que demain la cour constitutionnelle soit saisie et qu'elle annule tout», a ainsi estimé le candidat Félix Tshisekedi.

Lors d'une intervention publique à la télévision publique après la fermeture officielle des bureaux, le président de la CENI, Corneille Naanga, a reconnu ces dysfonctionnements mais a assuré que dans la plupart des cas, des dispositions ont été prises pour y faire face à temps.

Ils sont un peu de 39 millions d'électeurs à être appelés aux urnes pour ce scrutin tant attendu, qui devrait se tenir initialement en décembre 2016. De l'avis des observateurs sur place, le scrutin présidentiel et législatif (pour les députés nationaux et provinciaux), a connu une participation massive. A noter que cette élection qui va permettre de tourner la page Kabila après 16 ans de règne se déroule selon un système uninominal à un tour.

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