COVID-19 : l’Afrique perdrait jusqu’à 4 milliards de dollars de recettes douanières en 2020

Les pays du continent pourraient cumuler environ 4 milliards de dollars de pertes en recettes douanières en 2020, en raison de la pandémie de Covid-19, selon le Forum sur l’administration fiscale en Afrique (ATAF).
(Crédits : DR)

D'ici fin décembre, les 54 économies africaines pourraient comptabiliser 3,99 milliards de dollars de pertes en recettes douanières, estime le Forum sur l'administration fiscale en Afrique (ATAF) dans son rapport sur « l'impact érosif du Covid-19 sur les recettes douanières en Afrique » fraîchement publié. Uniquement entre février et avril, trois mois considérés dans l'étude comme les premiers du ralentissement progressif du commerce mondial en raison de la pandémie, ces pertes sont estimées à 1,09 milliard de dollars pour l'ensemble du continent.

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Les pays au PIB élevé s'en sortent mieux

Selon l'analyse, les pays au PIB s'en sortent mieux, enregistrant des pertes plus faibles. Le pays ayant plus de 200 milliards de dollars de PIB ont globalement perdu plus de 26 millions de dollars entre février et avril, tandis que les économies ayant un PIB de moins 100 milliards de dollars (48 pays concernés) ont perdu plus 968 millions de dollars sur la même période.

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Si l'industrialisation visant à favoriser une augmentation de l'offre de produits finis reste stratégique pour que les pays améliorent leurs recettes fiscales, l'ATAF recommande par ailleurs une intensification des contrôles après dédouanement (PCA) pendant et après la pandémie. Car, en plus de leurs aspects techniques, « les PCA ont l'avantage de faciliter le commerce et d'améliorer la discipline fiscale, ce qui permet de préserver les recettes », expliquent les experts du Forum, soulignant que l'intensification des contrôles après dédouanement (PCA) ont, à titre d'exemple, permis au Japon de doubler ses recettes fiscales sur dix ans.

La technologie, cet atout

Comme défendu lors de la grande messe de la fiscalité africaine à Kampala (Ouganda) en novembre, l'ATAF insiste sur l'usage de la technologie dans les opérations douanières pour non seulement accélérer les traitements, mais aussi préserver les recettes. « Le recours massif à des procédures manuelles ralentit le dédouanement des marchandises et les recettes à réaliser seront donc faibles », expliquent les experts. « Alors que près de 40 pays africains utilisent le système automatisé normalisé de données douanières (SYNODIA), les administrations douanières qui n'ont pas encore mis en place de systèmes de dédouanement doivent envisager d'en avoir un », recommandent-ils.

La période de Covid-19 ayant également été celle d'une augmentation significative de la contrebande de produits de grande valeur dans certains pays du continent pendant le confinement, les auteurs du rapport estiment que des innovations telles que le système régional de suivi électronique du fret adopté d'Afrique de l'Est ou le système de drones pour l'évaluation de l'assiette fiscale foncière au Ghana sont autant d'initiatives à dupliquer à travers le continent.

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