Energies : le Plan solaire tunisien a du plomb dans l'aile

Le méga-projet énergétique tunisien est en deçà des attentes, malgré tous les efforts fournis. Si le manque de capitaux reste l'une des principales entraves au démarrage du projet, des réformes législatives et incitatives sont aujourd'hui nécessaires pour encourager les investissements privés dans le secteur tunisien des énergies.
La stratégie tunisienne prévoit de ramener la part des énergies renouvelables (hors hydro) dans la production électrique de 2% environ en 2010 à 30% (hors hydro) en 2030, par rapport à un scénario tendanciel à 5% d’énergies renouvelables.

C'est presque une déception pour le gouvernement. Le Plan solaire tunisien fait aujourd'hui face à plusieurs entraves, notamment techniques et financières. Lors de la conférence sur «l'accélération de la mise en œuvre des projets d'énergies renouvelables», tenue les 7 et 8 décembre à Gamarth (banlieue nord de Tunis), Diego Zorrilla, coordinateur résident du système des Nations Unies et représentant résident du PNUD en Tunisie, a estimé que «malgré tous les efforts déployés, le rythme de réalisation du PST reste en deçà des ambitions qui ont été tracées».

Le responsable onusien a évoqué des difficultés d'ordre financier (accès aux capitaux), réglementaire et technique qui retardent la réalisation du plan. Une position que partagent les autorités du pays. «Le plan solaire tunisien (PST) reste en deçà des attentes, malgré les efforts consentis et la volonté politique affichés», a confié le ministre tunisien de l'Energie, des mines et des énergies renouvelables, Khaled Kaddour. Dans le plan quinquennal de développement 2016-2020, environ 2,4 milliards de dollars ont été consacrés à l'économie verte, alors que 40% seront dédiés aux énergies renouvelables.

Mais le PST peut être redressé, notamment après la mise en œuvre de nouvelles réformes. «L'atteinte des objectifs fixés dans le cadre de ce plan reste tributaire d'un engagement rapide pour mettre en place les réformes sur les plans législatif et incitatif, afin de créer un climat favorable aux investissements privés dans le secteur des énergies renouvelables», a indiqué le ministre Kaddour

Diego Zorrilla quant à lui a suggéré au gouvernement tunisien une démarche participative réunissant l'Etat, les agences de développement, le secteur privé et la société civile, pour permettre d'identifier et de proposer des mesures concrètes pour passer à la phase de lancement dudit projet.

Répondre à une demande croissante

La mise sur pied du PST par le gouvernement de Youssef Chahed est fondée par l'ambition de répondre aux besoins énergétiques sans cesse croissants du pays. Une situation qui met la pression sur le pays.

«La Tunisie a choisi d'inscrire les projets d'énergies renouvelables au cœur de ses choix de développement et d'emploi, et c'est ce qui réaffirme l'importance accordée par le gouvernement à la réalisation d'un développement durable, intégré et inclusif», a assuré le ministre tunisien de l'Energie en précisant que «l'augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique est une fatalité, dans l'objectif de répondre à la demande croissante en énergie primaire et de réduire les émissions de gaz à effet de serre conformément aux objectifs fixés par l'accord de Paris».

La Tunisie s'est en effet fixé des objectifs ambitieux pour le développement des énergies renouvelables, à travers sa contribution nationale dans le cadre de l'Accord de Paris. Un de ces objectifs est de porter à 30% la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, à l'horizon 2030.

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