Nigeria : la dette toujours en hausse

70 milliards de dollars ! C’est le chiffre qu’a atteint la dette nigériane à la fin décembre 2017. Un montant encore plus astronomique, une fois converti atteignant les 21,7 trillions de nairas ! La dette passe ainsi de 17,36 à 21,7 trillions de nairas entre 2016 et 2017, une hausse qui s’explique notamment par le recours à la vente d’obligations pour remettre à flot les réserves de change.
(Crédits : Reuters)

La dette nationale nigériane a atteint 70,92 milliards de dollars (21,7 trillions de nairas) à la fin 2017. Un chiffre dévoilé par le Bureau de la gestion de la dette du Nigeria. Ce qui représente une hausse considérable vu que la dette s'était établie à 17,36 trillions de nairas en 2016.

Une dette à majorité locale

Une ardoise dont la composition est à 30% étrangère et 70% locale. La hausse de la part locale s'explique par la vente de 2,5 milliards de dollars, d'euro-obligations en février dernier, alors que le remboursement de la première euro-obligations du Nigeria est prévu selon les autorités pour juillet prochain. Plus tôt ce mois-ci, Abuja a remboursé près de 130 milliards de nairas (361 millions de dollars) en bons du Trésor, au lieu de refinancer la dette comme en 2016.

Le Nigeria ne cache pas par ailleurs, son ambition d'augmenter son ratio de la dette étrangère, servie par le dollar à la dette locale, dans le but de réduire les coûts. Parallèlement, les ventes d'euro-obligations en 2016 ont renforcé les réserves de change de 4,8 milliards de dollars, en plus de 2,5 millions de dollars en février dernier.

Remettre à flot les réserves de change

L'exécutif devrait par ailleurs économiser quelque 81,66 milliards de nairas (226 millions de dollars), après avoir réussi à refinancer 3 milliards de dollars de bons du Trésor. La Banque centrale a pour rappel fixé ses réserves de change à 46 milliards de dollars le 9 mars dernier. Le succès de ventes d'obligations et l'amélioration des prix du brut ont permis au gouvernement de remettre à flot sa réserve de change, même si elle reste loin des 64 milliards de dollars enregistrés en 2008.

Reste à savoir si cette situation permettra au gouvernement de maintenir l'impressionnant programme de construction d'infrastructures et de diversification économique inscrit dans le budget de l'exercice en cours. La résilience de la rébellion armée au Nord devrait également maintenir la pression sur les finances de l'Etat qui doit soutenir l'effort de guerre, alors que des problèmes de paiements de soldes, d'intendance et d'équipements ont été soulevés à maintes reprises par la presse locale et les ONG présentes sur le terrain.

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