Corruption en Guinée : pour son procès en appel, le magnat des mines Beny Steinmetz s’entoure de ténors du barreau suisse

Le procès en appel de Beny Steinmetz s’ouvre à Genève ce lundi 29 août. Condamné en 2021 par la justice suisse pour corruption dans des projets miniers sensés transformer l’économie en Guinée, il nie son implication. Pour sa défense cette fois, il a changé sa stratégie et reconstitué son entourage.
(Crédits : DR)

C'est l'avenir de Beny Steinmetz qui se joue à la cours d'appel de Genève dès ce lundi 29 août. Il va tenter de faire annuler la sentence prononcée par la justice suisse en janvier 2021, le condamnant à cinq ans de prison ferme, assortie d'une amende de 50 millions de francs suisses (environ 52 millions d'euros) pour « corruption d'agents publics » pour des projets miniers en Guinée. Pour sa défense cette fois, l'homme d'affaires israélien a changé sa stratégie et reconstitué son entourage. Il s'est offert les services des Maitres Daniel Kinze et Christian Lüscher, deux ténors du barreau suisse.

Steinmetz, déterminé à ne pas sombrer

Le premier, spécialiste du droit pénal économique, est décrit par Le Temps comme , « un technicien hors pair », un « redoutable procédurier, qui a une approche quasi scientifique des problèmes » . Le second -qui est par ailleurs un homme politique- est également connu pour nombreux succès en justice. Réputés pour avoir intervenu sur des affaires complexes, comme celle d'un gestionnaire de fortune en pleine tempête Madoff, ils auront la lourde tâche de « prouver » l'innocence revendiquée de Steinmetz dans cette affaire de corruption en Guinée.

Pour rappel, le magnat des mines -longtemps présenté comme l'homme plus riche d'Israël, qui détient également la nationalité française- est accusé d'avoir versé près de 10 millions de dollars de pots-de-vin pour obtenir ses droits sur le gisement de Simandou, au Sud-Est de la Guinée. La principale bénéficiaire de cet argent ne serait nulle autre que Mamadie Touré, généralement présentée comme la quatrième épouse de feu Lansana Conté, alors président de la République.

« J'ai rencontré Mamadie Touré une fois dans ma vie pendant seulement cinq minutes. Nous n'avons pas parlé », avait déclaré Steinmetz en pleine audience. « Tout le monde savait que je n'étais pas le chef », arguait celui qui se présentait à la Cour comme un « ambassadeur » ou « porte-parole » de Beny Steinmetz Group Resources (BSGR), l'entreprise qui gérait ses actifs en Guinée. Sa condamnation, malgré la plaidoirie de ses avocats d'alors, démontrait le manque de foi de la justice suisse dans la véracité de ses arguments.

La corruption dans les mines guinéennes

Cette affaire qui a éclaté en décembre 2016 avait déjà coûté au tycoon Israël -rien à qu'à cette époque- 24,6 millions d'euros de caution pour rester en résidence surveillée. Les affaires de corruption dans le secteur minier en Guinée ne se résument pas à cette affaire impliquant Beny Steinmetz et plusieurs personnalités dont la veuve de Lansana Conté. En 2017, un ancien ministre guinéen des Mines avait été condamné à 7 ans de prison pour avoir voir blanchi 8,5 millions de dollars de pots-de-vin reçus d'un conglomérat chinois pour un investissement.

De nouveaux avocats confiants

Les nouveaux avocats de Beny Steinmetz se montrent cependant confiants. « Nous attendons que le tribunal reconnaisse que Beny Steinmetz n'a corrompu personne », a indiqué Me Daniel Kinzer dans un courriel à l'AFP, ajoutant que l'examen approfondi de l'affaire présente « un tableau totalement différent de celui dépeint par le premier verdict ». A suivre!

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.