Les vols de Kenya Airways de Nairobi en direction de Maputo (Mozambique), Harare (Zimbabwe), Juba (Soudan du Sud), le Kilimandjaro (Tanzanie), la ville côtière de Mombassa (Kenya) ont été annulés. Un autre vol, à destination de l'Afrique du Sud a été retardé pour cause de grève des agents de la compagnie. Et pour cause, une partie des employés sous-traitants, y compris des membres d'équipage, sont en grève depuis vendredi 14 octobre 2016.

Salaires dérisoires et manque d'indemnités

Ces travailleurs contractuels, un peu plus de 200, ont été recrutés par Career Directions Limited (CDL) et employés par Kenya Airways. Depuis la fin de la semaine dernière, ils ont décidé de cesser le travail dénonçant ainsi des termes d'embauche non équitables de la part de la compagnie en dépit des tractations engagées par la direction de la compagnie nationale kényane.

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Les grévistes travaillent dans les services financier, commercial et d'opération des vols. Leur porte-parole a indiqué que le mouvement de grève se poursuivra jusqu'à ce que la direction de Kenya Airways les rencontre ou résilie le contrat de la sous-traitance qui permet à Career Directions Limited d'embaucher pour la compagnie aérienne.

Les agents recrutés par la société sous-traitante dénoncent le salaire dérisoire qui leur est payé comparativement à ce qui est versé mensuellement à ceux qui ont été directement recrutés par Kenya Airways. Ils fustigent également le manque d'indemnités et rejettent la couverture médicale qui ne prend pas en charge les membres de leur famille.

Mauvaise gestion et plan de restructuration

Cette situation créée une nouvelle crise au moment où Kenya Airways tente de sortir de difficultés financières aggravées par une perte de 50 millions de dollars en six mois. Ses difficultés de trésorerie auraient pu s'aggraver avec une grève des pilotes qui devait débuter hier. Seulement, un tribunal kényan a déclaré cette grève illégale. Les pilotes-grévistes comptaient dénoncer la mauvaise gestion de Kenya Airways et exiger la démission du PDG de Kenya Airways Mbuvi Ngunze et son président Dennis Awori.

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 Détenue à hauteur de 29,8% par l'Etat kényan et à hauteur de 26,7% par le groupe Air France-KLM, la compagnie de la « fierté de l'Afrique » selon slogan, enregistre pour l'exercice 2015-2016, la plus grosse perte de son histoire. Le trou qui plombe les ailes de la compagnie kényane est estimé à quelque 230 millions d'euros.

Dans un plan de redressement, Kenya Airways prévoit une réduction de sa flotte de 52 à 36 appareils mais aussi, la suppression de quelques 600 emplois. Dans un mouvement plus large, la compagnie aérienne prévoit l'ouverture de son capital à d'autres investisseurs étrangers pour espérer s'envoler vers les bénéfices.