Condé, Ould Abdel Aziz et Kaboré à Paris pour faire leurs adieux à Hollande, mais pas seulement

Dans quelques semaines, le président français François Hollande va clore son premier et unique mandant. Les adieux ont déjà commencé et les chefs d’Etats Africains ne sont pas en reste. Ils se bousculent d'ailleurs devant la porte de l’Elysée.

Alpha Condé est arrivé à Paris ce lundi pour une visite officielle de 48h. Une première depuis 35 ans. Il est rejoint ce mardi 11 avril, par le président Mauritanien Mouhamed Ould Abdel Aziz et les 13 et 14 de la même semaine, ça sera au tour de Marck Christian Kaboré, le chef d'Etat Burkinabé, de faire ses derniers adieux à Hollande. Cependant, ces trois visites officielles dans la même semaine sous l'initiative du tombeur de Nicolas Sarkozy ne seront pas que de simples « au-revoirs » puisqu'il sera question au cours des ces rencontres de paix et sécurité mais aussi de la France-Afrique.

Une visite d'adieux et de travail pour Condé

Pour le président en exercice de l'Union africaine, Alpha Condé, cette visite qui a débuté mardi 11 avril à l'Hôtel national des Invalides et marquée par une cérémonie d'honneurs militaires, n'a rien d'une promenade de santé au perron de l'Elysée. Avant le dîner d'Etat offert le soir de mardi par François Hollande, Condé devra d'abord déjeuner avec le président de l'assemblé nationale française, Claude BARTOLONE, avant de s'entretenir avec Michel SAPIN, ministre de l'économie et des finances. D'autres rencontres avec d'autres membres du gouvernement français sont également au menu. L'environnement, l'énergie, la défense et les affaires étrangères seront aussi au cœur des échanges.

 « Nous voulons coopérer avec les autres pays, mais en tant que pays majeur. C'est-à-dire coopération d'Etat à Etat et avec intérêts réciproques, opération gagnant-gagnant. Pour cela donc, il faut qu'on accepte que l'Afrique définisse sa voie pour le développement et sa voie démocratique. Bien sûr, il y a des principes universels de la démocratie, mais il faut qu'on cesse de prendre l'Afrique comme un seul Etat, il y a beaucoup d'Etats avec des différences, donc il y a moins de dogmatisme. Et qu'on nous laisse définir nos voies parce que s'il n'y a pas de stabilité et de continuité nous ne pourrons pas nous développer », a estimé Condé ce matin 11 avril à Paris.

Une occasion pour Paris et Nouakchott de réchauffer leurs relations

Ça sera pareil pour la visite de travail du président Mauritanien qui intervient après le passage à Nouakchott, le 6 avril dernier, du ministre français des Affaires étrangères Jean Mark Ayrault. L'un de ses objectifs était de réchauffer les relations entre les deux pays. La visite du chef de la diplomatie française était une première depuis 2013. Entre la France et la Mauritanie, les relations se sont progressivement crispées après que le voisin immédiat du Sénégal ait refusé d'envoyer des soldats au Mali dans le cadre de l'opération Serval menée par la France au nord du pays pour repousser les jihadistes. Cette visite sera donc sans doute l'occasion de remettre les pendules à l'heure d'un nouveau type de partenariat entre Paris et Nouakchott.

La sécurité, au cœur de la rencontre entre Kaboré et Hollande

Gagné par une inquiétude grandissante, le Burkina Faso qui bénéficie depuis 2015 des services militaires de la France dans la province du Soum, frontalière du Mali, a besoin de plus d'aide de la part de l'Hexagone en matière de défense et de renseignement. Cet aspect sera d'ailleurs une dominante lors de la prochaine et dernière rencontre officielle entre Hollande et Kaboré prévue ce vendredi. D'autres sujets, notamment économiques, seront également abordés.

Le président François Hollande qui a décidé de ne pas se présenter pour un second mandat a déjà fait ses adieux à ses homologues Africains lors de la 27ème session du sommet Afrique-France qui a réuni une trentaine de chefs d'Etats du continent noir à Bamako au mois de janvier dernier. Son passage à l'Elysée aura globalement laissé une bonne impression. « Quelque chose a changé dans les pratiques politiques de la France en Afrique. Plaise au ciel que l'on ne revienne plus à l'ordre ancien ». C'est l'hommage que lui rendu le président Malien Ibrahima Boubacar Keita.

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