Alors que la cour constitutionnelle valide l'élection de Bazoum, de nouvelles attaques ensanglantent le Niger

Hier, la cour constitutionnelle a rendu son verdict, confirmant la victoire de Mohamed Bazoum à l'élection présidentielle, avec 55,66% des suffrages. En parallèle, de nouvelles offensives sanglantes sont venues endeuiller le pays. Depuis le 1er janvier, plus de 230 personnes ont perdu la vie des suites d'attaques meurtrières, dont plus de 120 en une seule semaine.
Des membres des forces armées nigériennes.
Des membres des forces armées nigériennes. (Crédits : DR.)

Dimanche 21 mars, la cour constitutionnelle a confirmé la victoire au second tour de l'élection présidentielle, de Mohamed Bazoum, le candidat du PNDS et dauphin de Mahamadou Issoufou, élu avec 55,66% des voix devant Mahamane Ousmane du RDR-Tchandji (44,34%). Le taux de participation s'est établi à 62,81%.

« Je forme pour le PR @mohamedbazoum, des vœux chaleureux de succès dans ses hautes fonctions au service du peuple nigérien qui a su faire preuve de maturité politique et de tolérance, permettant ainsi à notre pays de connaître sa première alternance démocratique & pacifique », twittait le président Mahamadou Issoufou, hier dans la soirée. Plusieurs chefs d'Etat et personnalités africaines n'avaient d'ailleurs pas attendu l'annonce des résultats définitifs pour féliciter le candidat du PNDS. « Félicitations à Mohamed Bazoum pour son élection à la Présidence du #Niger. Je rends hommage au Pr Issoufou qui a eu l'humilité de respecter la Constitution de son pays dans une #Afrique où parjures et tripatouillages de Constitutions pour s'éterniser au pouvoir sont légion », twittait l'opposant guinéen Cellou Dalein Diallo dès la proclamation des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

« Toutes mes félicitations au Président élu du Niger, M. Mohamed Bazoum. Je lui souhaite tout le meilleur dans l'exercice de sa lourde mission au service du peuple frère du Niger », exprimait le Maréchal Idriss Déby Itno sur twitter, le même jour. Le président ivoirien, Alassane Ouattara, tout comme le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, avait lui aussi, félicité Mohamed Bazoum dès le 24 février, faisant grincer des dents du côté de l'opposition.

Au lendemain de l'annonce des résultats définitifs, l'opposition, qui a déclaré avoir déposé près de 3.000 procès verbaux litigieux devant la cour constitutionnelle et qui avait promis de ne pas se laisser « voler la victoire » dénonçant un « hold-up électoral », reste silencieuse. Pendant ce temps, la cérémonie d'investiture qui se tiendra le 2 avril prochain s'organise dans une atmosphère ternie par de nouvelles attaques sanglantes.

Une élection endeuillée par des attaques meurtrières

Alors que cette élection présidentielle a été qualifiée d' « historique », car elle représente la première transition démocratique depuis l'indépendance, le pays est toujours traversé par des vagues d'attaques terroristes, en particulier dans la région de Tillabéri, située dans la zone dite « des trois frontières » (Mali, Burkina Faso et Niger). Le jour du second tour, 7 membres locaux de la CENI ont été tués dans l'explosion de leur voiture qui avait sauté sur une mine, dans la commune de Dargol. Le 2 janvier, deux attaques terroristes entraînaient la mort d'une centaine de personnes dans les villages de Tchombangou et Zaroumdareye. Le lundi 15 mars, des groupes d'individus armés interceptaient quatre véhicules transportant des passagers de retour du marché de Bani-Bangou (en partance pour les villages de Chinégodar et de Darey-Daye) et tuaient au moins 66 personnes. Hier encore, plus de 60 personnes ont péri, cette fois-ci au nord-ouest du pays, dans la région de Tillia, non loin de la frontière avec le Mali. Des dizaines d'hommes en armes se seraient attaqués à des campements de nomades dans les localités de Bakorat, Woursanat et Intazayene, selon nos confrères de RFI.

Le 19 mars, plusieurs collectifs de la société civile de Tillabéri se sont réunis pour dénoncer l'aggravation de la situation, condamnant « le laxisme des autorités en charge de la gestion de cette crise sécuritaire, qui endeuille malheureusement presque quotidiennement de nombreuses familles », et s'interrogeant sur « le rôle de figuration des forces étrangères, notamment françaises ». Le mécontentement grandit. Et pour cause, au total, les attaques répertoriées depuis le début de l'année auront coûté la vie à 230 personnes au moins, au Niger - dont l'essentiel dans la région de Tillabéri -. En une seule semaine, plus de 120 personnes sont mortes, suite à ces attaques armées.

Mohamed Bazoum, le nouveau président de la République du Niger, a promis de faire de la sécurité et de l'éducation, les 2 priorités de son mandat. L'ancien ministre de l'Intérieur pourra s'appuyer sur les 1.200 soldats tchadiens qui sont en train d'être déployés sur le territoire national, en parallèle aux 5.100 soldats de la force Barkhane qui parcourent actuellement la zone, pour endiguer le terrorisme dans le Sahel.

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