C'est la dernière étape du processus après le blanc-seing de l'Assemblée nationale qui a voté à une écrasante majorité, la révision de la Constitution. «Le Président de la République a promulgué ce jour la loi constitutionnelle portant notamment suppression du poste de Premier Ministre», écrit ce 14 mai, un communiqué de la Présidence signé Ndèye Tické Ndiaye Diop, la porte-parole du Gouvernement. Dans la suite, le chef de l'Etat sénégalais devrait prendre un décret d'application pour parachever la réforme constitutionnelle qui supprime le poste de Premier-ministre.
Avant de s'envoler ce mardi pour Paris où il participe au Salon Viva Technology, Macky Sall a signé le décret no 2019-904 qui reconduit toute l'équipe gouvernementale proposée par Mahammed Boun Abdallah Dionne au lendemain de la réélection du chef de l'Etat. «Il a ainsi renouvelé sa confiance aux ministres et secrétaires d'Etat en fonction avant la révision constitutionnelle», selon le même communiqué.
Macky Sall, arbitre d'un cabinet
Désormais Mahammed Boun Abdallah Dionne occupe sa fonction de Secrétaire général de la présidence qu'il cumulait avec son ancienne fonction de Premier ministre. Un poste duquel il va coordonner le cabinet du palais mais aussi l'équipe gouvernemental, soit un équivalent de son ancien poste, le titre en moins. Si les bâtiments de la primature devraient être réaffectés à l'état-major de l'armée, la douzaine de directions, services et bureaux affiliés devront trouver leur place dans le nouvel organigramme institutionnel.
Bénin, Tchad, Rwanda, Ghana, Sierra Leone ou encore Gambie, le Sénégal entre désormais sur la liste de la quinzaine de pays du Continent qui se sont passés des services d'un Premier-ministre. Une configuration qui fait basculer le pays dans un régime présidentiel fort. Désormais, le président se retrouve à la tête d'un cabinet avec des ministres d'abord responsables devant le chef de l'Etat. L'action du gouvernement ne sera plus contrôlée par l'Assemblée nationale que via des commissions d'enquête et des questions orales auxquelles devra répondre un représentant désigné au sein du cabinet gouvernemental. Le début d'une hyper-présidence.
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