Diaporama Ces filles et fils de Président qui aspirent au pouvoir (1/2)

3- Karim Keïta [Mali] : l’Honorable fils surpuissant de la République

Pour freiner ses ambitions, ses détracteurs lui rappellent à l'occasion l'incroyable ascension suivie de la chute de Karim Wade, fils de l'ancien président sénégalais, passé des dorures du palais de la République aux grilles d'une cellule de la prison urbaine de Dakar. De quoi créer un effet miroir pour Karim Keïta, le fils aîné du président Ibrahim Boubacar Keïta ? Dans un pays où la tradition orale est encore très ancrée, le récit n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Karim Keïta a retenu le récit agité en épouvantail à ses desseins politiques et a choisi l'opposé de la route de son « homonyme » du pays voisin. Là où Wade fils a choisi de gravir les échelons dans l'administration de son père, Keïta fils cultive du haut de ses 36 ans, le mirage de passer par la légitimité populaire en briguant un poste de député dans la commune II de Bamako sous le parrainage du parti de son père. « L'escalier plutôt que l'ascenseur », résument ses pourfendeurs. La montée des marches est allée vite, très vite. Quasi-méconnu au Mali avant l'élection de son père, Karim Keïta a passé la moitié de sa vie dans les capitales occidentales entre la France, la Belgique et le Canada où il s'est formé au commerce international. En 2006, il marque son retour au Mali pour se lancer dans les affaires. Ce jeune bon vivant crée « Rent a Car », sa société de locations de voitures de luxe qui lui permet de se rapprocher de la crème de la société malienne. Parallèlement, il lance aussi l'agence Konijane Strategic Partners (KSP), spécialisée dans le conseil stratégique aux entreprises et qui lui permet d'étoffer son carnet d'adresses. La période de lancement de ses entreprises coïncide avec la campagne pour la présidentielle de 2007 dans laquelle le jeune homme joue le rôle de chargé de com' et met en place des comités de soutien. Mais son père échoue à se faire élire. Ce n'est que 6 ans plus tard qu'IBK est porté sur le fauteuil du Palais de Koulouba. Longtemps dans l'ombre, Karim Keïta est projeté aux devant des projecteurs en devenant le conseiller de son père, l'un des plus influents, pestent ses opposants. Puis bravant le veto paternel et défiant les ténors de son parti qui ruminent pour lui une rancune de chameau, Karim se présente à la députation dans la commune II de Bamako. Courtisé devant son père, craint dans l'ombre, détesté en secret, Karim devient l'Honorable député de la très stratégique circonscription. Les portes de l'Assemblée ouvertes, il réussit à s'emparer du poste stratégique de président de la « commission de la Défense et de la sécurité » en évinçant l'influent général Niamé Keïta, ancien inspecteur général de police. De son nouveau poste d'observation, « Kathio » comme on le surnomme garde un œil sur les affaires militaires d'un Mali qui restructure son armée et renforce sa sécurité. Sacrilège ultime pointent certains, parachutage en règle, s'étouffent les autres. Devenu chouchou des médias où il n'a pas toujours eu bonne presse, Karim Keïta s'acheminerait donc vers une place au Palais de Koulouba, crachant même sur un poste de ministre qui pourrait faire craindre le syndrome Wade fils. Mais dans les couloirs des salons du pouvoir, il s'est fait beaucoup d'ennemis déclarés ou pas qui risquent de surgir en embuscade. Mais de quoi pourrait avoir peur l'Honorable fils le plus puissant du Mali ? Après tout son père est président de la République et son beau-père est le président de l'Assemblée nationale, le deuxième homme fort du pays. Sûr de son fait, ce Karim n'entend pas du tout connaître la même fortune que Wade fils ! (Crédits : Reuters)

Ibrahima Bayo Jr. 7 images

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