Le solaire, levier économique pour le Maroc  ?

Du 26 au 28 février, Casablanca accueille la 8e édition de Solaire Expo, événement incontournable dans le domaine du solaire et de l'efficacité énergétique en Afrique. L'occasion, pour le Maroc, de mettre en avant les avancées réalisées par le pays en la matière.
(Crédits : Reuters)

Le rapport annuel fourni par l'Office National de l'Électricité et de l'Eau potable (ONEE, établissement public chargé de la production, du transport et de la distribution d'électricité au Maroc) en dit long sur les ambitions du Royaume en matière d'énergies renouvelables. Entre 2017 et 2018, la puissance installée en énergie solaire a presque quadruplé, passant de 180 MW à 710 MW. Il faut dire que le pays a entamé une transition volontaire vers les énergies propres, avec des projets importants et un objectif de 52 % du mix d'origine renouvelable d'ici 2030.

14% des besoins en électricité fournis par le solaire

Au vu des atouts dont dispose le Maroc, l'énergie solaire tient une place centrale. «Avec 3 000 heures d'ensoleillement par an et une irradiation moyenne de plus de 5 kWh/m², le Maroc dispose d'un potentiel solaire considérable. Le Royaume s'est ainsi fixé pour objectif de produire 14% de ses besoins en électricité via l'énergie solaire thermique et photovoltaïque », explique Issam Guiouaz, membre de l'organisation du salon Solaire Expo.

Parmi les différentes technologies disponibles, les autorités privilégient pour l'instant le thermodynamique, à l'image de l'immense complexe de Noor-Ouarzazate où quatre unités (la dernière, Noor IV, est actuellement en chantier) développeront à terme 580 MW d'énergie solaire, dont 508 MW en thermodynamique et 72 MW en photovoltaïque. Cette méthode consiste à chauffer un fluide caloriporteur grâce aux rayons du soleil, puis à transformer cette énergie en électricité.

Développer une filière industrielle marocaine

Pour le Maroc, ce choix fort est autant une nécessité écologique qu'un levier économique. Développer le renouvelable permet d'avancer vers l'autonomie énergétique du Royaume qui espère ainsi « diminuer sa dépendance énergétique vis-à-vis de l'extérieur en passant de 95% à 85% à l'horizon 2020 », comme le rappelle Issam Guiouaz. Il permet aussi de développer des compétences locales, de porter une filière industrielle déjà consolidée autour d'un cluster piloté par la MASEN (groupe chargé de déployer le plan EnR au Maroc), mais aussi de créer des emplois (le chantier de la centrale Noor fait travailler 2 000 personnes, dont 30% de locaux).

Dans ce cadre, Solaire Expo, installé à Casablanca depuis huit ans, fait figure d'événement majeur pour le rayonnement de la filière solaire marocaine. Au travers de conférences, de tables rondes, mais aussi de journées de formation pratique destinée aux ingénieurs, étudiants ou chercheurs, le salon se donne pour mission de « renforcer la dynamique du secteur et d'accompagner les ambitieux programmes du Maroc en matière d'énergies renouvelables», selon Issam Guiouaz. Avec plus de 5 000 visiteurs, dont près de la moitié en provenance d'Afrique, il devrait surtout permettre d'affermir un peu plus la position du Maroc au cœur du jeu énergétique sur le continent.

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