Mines : en Angola, le retour des compagnies étrangères

L’opération de séduction de Joao Lourenço auprès des investisseurs porte peu à peu ses fruits. Les compagnies minières étrangères s’intéressent à nouveau aux diamants angolais. Après Rio Tinto il y a six mois, De Beers vient de signer avec le gouvernement deux accords d’investissement pour 35 ans d’exploration. A côté, Luanda pousse les réformes.
(Crédits : Shutterstock)

L'industrie du diamant en Angola est en mouvement. De Beers vient de signer deux contrats d'investissement minier d'une maturité avec le gouvernement angolais pour l'exploration des diamants dans les provinces de Lunda Norte et Lunda Sul pendant 35 ans. Cela donne lieu à la création de nouvelles coentreprises avec Endiama, la compagnie diamantaire publique angolaise qui sera actionnaire minoritaire avec la possibilité de faire évoluer sa participation au sein de ces entreprises. Si les engagements financiers de l'investisseur ne sont pas officiellement révélés, ceux-ci s'élèveraient, selon les révélations de la presse locale, à 33,2 millions de dollars.

10 ans plus tard...

Au travers de ces accords avec les autorités angolaises, De Beers marque son retour dans le pays, dix ans après y avoir mis un terme à ses investissements. Firme sud-africaine et filiale d'Anglo-American -repreneur des parts du milliardaire sud-africain et magnat du diamant Nicky Openheimer-, De Beers a quitté l'Angola en 2012 sur fond de mésentente avec l'ancien régime, celui de José Eduardo dos Santos.

A cette époque, plusieurs opérateurs étrangers se plaignaient notamment de l'opacité des affaires, dans une Angola où le système était tenu par les proches du président de la République de l'époque. « L'Angola a travaillé dur ces dernières années pour créer un environnement d'investissement stable et attrayant et nous sommes heureux de reprendre l'exploration active dans le pays », a déclaré Bruce Cleaver, PDG du groupe De Beers. Estimant que « l'Angola reste très prometteur », il a précisé que « ce nouveau partenariat [...] est fondé sur un désir mutuel de construire un secteur diamantaire florissant qui offre des avantages socio-économiques significatifs aux citoyens angolais ».

Quand l'Angola séduit les diamantaires

Si De Beers marque son retour, un autre géant de l'industrie du diamant a jugé bon d'investir dans les mines angolaises. L'anglo-australien Rio Tinto qui a signé un contrat similaire en octobre dernier avec Endiama. D'ailleurs, s'adressant aux médias lors de la signature du contrat à Lisbonne,  Ken Tainton, représentant de Rio Tinto soulignait  Kennerhbe Tainton les « efforts déployés par le gouvernement angolais pour développer le secteur du diamant avec la mise en œuvre du code minier et des programmes de diversification économique ».

Depuis environ quatre ans, Joao Lourenço tente effectivement de vendre la destination angolaise aux investisseurs à travers le monde. Il a mis les bouchées doubles en 2020 avec une tournée internationale au cours de laquelle il vantait les atouts de son pays dans divers secteurs y compris celui des mines diamantaires. Il a engagé plusieurs réformes pour assainir le secteur et renforcer la transparence. Et les actions se poursuivent. Ce lundi 25 avril, le ministre des Ressources minérales, du Pétrole et du Gaz, Diamantino Azevedo, a inauguré le premier laboratoire de diamants du pays. Cet établissement, entité d'Endiama, vise à soutenir l'exploration diamantaire via la préparation, l'analyse et la caractérisation des échantillons.

Dans un contexte de relance, l'arrivée de nouveaux investissements répond à des besoins pressants d'une économie angolaise foncièrement pétrolière et en quête de diversification. Après, reste-t-il à joindre effectivement la parole aux actes en créant un véritable impact social grâce à l'exploitation des diamants angolais.

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