Après l’Algérie, le français Biodevas veut davantage valoriser sa filière « poulet vert » en Afrique

Originaire de Savigné L’Evêque, près du Mans, le laboratoire s’est spécialisé dans la mise au point de solutions naturelles à base d’extraits de plantes avec l’objectif de proposer aux agriculteurs une alternative aux produits tels que les antibiotiques et les pesticides. Très tôt tournée vers l’export, elle a surtout développé une filière « poulet vert » en Algérie. Un savoir-faire déployé grâce à un partenaire sur place et qui constitue un modèle que l’entreprise française aimerait beaucoup dupliquer dans d’autres pays, dont le Bénin.
(Crédits : Reuters)

Si le sujet de l'agriculture et du recours à des solutions bien plus respectueuses des sols en particulier et de l'environnement en général est une préoccupation qui fait désormais consensus partout dans le monde et s'appuie beaucoup sur l'innovation et les startups, certaines entreprises si s'ont attelées très tôt. C'est le cas des Laboratoires Biodevas qui s'est spécialisé dans la formulation et la production de solutions naturelles, en privilégiant l'éco-extraction de molécules de plantes issues de l'agriculture biologique. Le but : remplacer dès que possible les antibiotiques et autres pesticides et offrir ainsi une alternative au secteur agricole et aux éleveurs.

Il y a dix ans, c'est en Algérie que l'entreprise née en 2005 entame une démarche export. Cela fait alors quelques années que le Maghreb fait partie de la stratégie d'internationalisation. En Algérie, c'est en travaillant en proximité avec un partenaire sur place qu'elle met en place petit à petit une filière « poulet vert », s'appuyant donc sur ses solutions naturelles en lieu et place des antibiotiques. Une décennie plus tard, la filière est structurée et surtout elle sert quelque peu de démonstrateur de ce que permettent les laboratoires Biodevas.

Identifier les maillons de la chaîne de valeur

Une filière qu'il a d'abord fallu installer. Et c'est véritablement le lien étroit noué avec Plantaxion qui va permettre au projet de prendre forme et de l'ampleur. Car ainsi que l'explique François Blua il a fallu convaincre et trouver les autres partenaires pouvant constituer la chaîne de valeur et rendre la filière concrète. « Nous avons un partenariat particulier avec Plantaxion, qui travaille uniquement avec nos produits », explique le directeur général de l'entreprise co-fondée avec son père, Jean-Louis Blua. « Nous avons impliqué Plantaxion dans le développement, c'est ce qui a permis une pénétration rapide du marchéNous avons également construit une usine en Algérie. Le savoir-faire demeure en France mais nous envoyons les actifs à Plantaxion qui produit sur place. C'est de l'échange de savoir-faire ».

François Blua qui souligne la vision de son partenaire de créer une filière « poulet vert », filière qui ne pouvait voir le jour sans un abattoir qui fasse ce choix et sans distributeur qui propose le produit au consommateur. « Il fallait trouver l'abattoir qui accepte ce choix et il fallait trouver les canaux de distribution », ce qui prendra 5 ans avant que tout soit établi. La filière est véritablement lancée en 2022.

Le succès est rapidement là, 8 tonnes par jour étant vendues au bout de deux mois malgré un prix supérieur de 10% à 15% et le tout dans un contexte inflationniste. « Malgré tout, cela reste un marché de niche », souligne François Blua. « Mais nous répondons à une demande sociétale, à une demande du consommateur », alors même que dans le pays, « le marché de la rôtisserie tire du volume ».

Ce modèle algérien, Biodevas aimerait beaucoup pouvoir le dupliquer ailleurs en Afrique. Tout en étant conscient qu'il ne peut convenir à tous les pays.

Dupliquer le modèle

« Nous convions nos partenaires à venir voir ce que nous avons réussi à mettre en place en Algérie. Nous voulons montrer qu'il est possible d'avoir de l'ambition, qu'il est possible d'avoir recours à des solutions naturelles ».

Le Bénin, où l'entreprise française est présente - elle l'est également au Cameroun et en Côte d'Ivoire - pourrait être le prochain pays africain à s'engager dans la création d'une filière « poulet vert ». Mais François Blua le souligne bien, exige « du temps et des moyens » et selon les pays, les tailles d'élevages ne permettent pas d'engager ce type de développement. « Si nous en engageons le déploiement d'une telle filière, nous devons avoir la garantie d'un approvisionnement constant. Nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir une rupture dans la chaîne d'approvisionnement ».

La PME familiale, par ailleurs également présente dans 28 pays, dont les Etats-Unis, l'Allemagne, la Pologne, la Corée du Sud, le Vietnam ou le Costa Rica, compte élargir sa présence internationale notamment en Afrique du Sud et au Moyen-Orient. Ce qui comprend, entre autres, l'Arabie Saoudite, Oman et les Emirats Arabes Unis. Ce dernier pouvant être intéressante pour y instaurer une filière « poulet vert ».

Mais l'Afrique demeure un relais de croissance primordial. Biodevas y installe d'ailleurs un VIE, car, explique son directeur général, « il nous faut assurer un soutien technique et commercial sur place ».

L'entreprise française - qui ne communique pas ses données financières - avoue consacrer 10% de son chiffre d'affaires à la R&D, département qui comprend 10 personnes sur les 39 collaborateurs qui constituent l'effectif salarial.

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Commentaires 4
à écrit le 13/03/2024 à 22:25
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Cela fait maintenant 11 ans que je suis employé chez Biodevas - Algérie 🇫🇷🇪🇺🇩🇿 vraiment il font du travail remarquable tant sur la recherche que sur l'eco-extraction de molécules et le résultat est très performant nous avons progresser de façon très ...

le 18/03/2024 à 12:00
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Comment on peut collaborer avec cette entreprise ?merci

à écrit le 13/03/2024 à 12:35
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Sa fait 20 ans que je suis devenue allergique au poulet commerciale à cause des antibiotiques,mais Dieu merci avec le poulet vert ,je me régale. MERCI beaucoup pour avoir penser à nous.

à écrit le 13/03/2024 à 9:31
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Une excellente idée, bravo à eux vosu devriez mettre plus en valeur cet article.Partir en Algérie poru chercher une alternative à la dictature agro-industrielle qui a recouvert d'une chape de plomb la gestion de l'alimentation en France était très ma...

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