Le FMI émet ses recommandations pour la relance de l'économie algérienne

Le Fonds monétaire international a rendu publiques ce lundi 12 mars ses impressions et recommandations pour la relance économique en Algérie. Pour les experts de l'institution de Bretton Woods, la diversification économique pour réduire la dépendance des hydrocarbures et la poursuite des réformes engagées sont à même d'assurer le décollage économique du pays.
(Crédits : Kim Kyung Hoon)

A la suite d'une mission effectuée du 27 février dernier au 12 mars en Algérie, une équipe du Fonds monétaire international a tenu à livrer au gouvernement ses impressions sur l'économie du pays, accordant une grande place aux recommandations pour la relance de cette dernière.

«L'Algérie reste confrontée à des défis importants posés par la baisse des prix du pétrole il y a quatre ans. En dépit d'un ajustement budgétaire important en 2017, les déficits budgétaires et du compte courant extérieur demeurent élevés. Si les réserves restent abondantes, elles ont diminué de 17 milliards de dollars, pour atteindre 96 milliards de dollars, hors DTS. L'activité économique globale a ralenti, bien que la croissance hors du secteur des hydrocarbures soit restée stable. L'inflation a ralenti de 6,4 % en 2016 à 5,6% en 2017», a fait remarquer Jean-François Dauphin, chef de mission du FMI.

Malgré les diverses mesures prises par le gouvernement algérien pour stabiliser l'économie et promouvoir une croissance plus durable et plus inclusive, l'économie algérienne reste confrontée à d'énormes risques, notamment l'aggravation des déséquilibres, l'accentuation des tensions inflationnistes et l'accélération de la perte de réserves de changes, explique Jean-François Dauphin. Pour y remédier, le FMI suggère au gouvernement d'entreprendre une politique de diversification.

Des réformes structurelles s'imposent

L'Institution de Bretton Woods recommande à l'Algérie de diversifier les sources de ses fonds. Le FMI estime que le pays doit réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole et du gaz afin de pouvoir financer les grands projets qui lui permettront d'accentuer son développement.

«Il s'agit de recourir à un large éventail d'instruments de financement, notamment l'émission de titres de dette publique au taux du marché, des partenariats publics-privés, des ventes d'actifs et, idéalement, d'emprunts extérieurs pour financer des projets d'investissements bien choisis», suggère Jean-François Dauphin avant d'indiquer que «la consolidation devrait être menée, d'une part en augmentant les recettes non pétrolières à travers l'élargissement de l'assiette fiscale et, d'autre part, en réduisant graduellement le poids des dépenses courantes dans le PIB et en réduisant les investissements tout en améliorant leur efficacité. Une dépréciation progressive du taux de change combinée à des efforts visant à éliminer le marché parallèle des changes favoriserait aussi l'ajustement».

D'après le FMI, quel que soit le dosage de politique économique des autorités, il faudra procéder à des réformes structurelles, lesquelles s'avèrent très importantes afin d'encourager «l'émergence d'une économie tirée par le secteur privé et diversifiée, et réduire ainsi la dépendance au pétrole et au gaz».

En dehors de la diversification économique, le FMI recommande également à l'Algérie une simplification des procédures diverses dans le monde des affaires. «Il convient d'agir sans tarder sur plusieurs fronts pour simplifier la bureaucratie, améliorer l'accès au crédit, renforcer la gouvernance, la transparence et la concurrence, ouvrir davantage l'économie à l'investissement étranger, améliorer le fonctionnement du marché du travail et l'adéquation entre les emplois et les compétences, et favoriser l'emploi des femmes », a déclaré le chef de la délégation du FMI

L'Etat algérien devrait également renforcer le cadre économique pour espérer accroître l'efficacité de la politique économique. Pour ce faire, le FMI propose de poursuivre le renforcement de la gestion des finances publiques, l'amélioration de l'efficience des dépenses publiques, ainsi que le renforcement du cadre prudentiel et le dispositif de préparation aux crises.

Pour Jean-François Dauphin, «la politique commerciale doit avoir pour objectif principal d'encourager les exportations plutôt que d'imposer des barrières non tarifaires aux importations, barrières qui créent de distorsions ».

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Commentaire 1
à écrit le 20/03/2018 à 12:12
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la vente d'actifs revenons en..dans un pays ou les vrais décideurs veulent acheter (ah pardon) veulent vendre des entreprises publiques au dinar symbolique, (un point faible Algérien) qu'est ce qu cela rapporterait à un état dont le train de vie a b...

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