L'Algérie mise sur le marché asiatique pour augmenter sa part dans le marché du gaz et prévenir d'éventuelles mésaventures avec ses ''traditionnels'' clients européens. Cette semaine lors d'une visite au champ pétrolier de Hassi Messaoud, le président directeur général de la Sonatrach, la compagnie publique du gaz, Abdelmoumen Ould Kaddour, a indiqué que l'Algérie allait acquérir davantage de navires pour acheminer du gaz vers l'Asie. Le responsable s'inquiète de la montée de la concurrence imposée par les plus grandes puissances sur ce terrain et doit effectivement prendre ses dispositions pour pouvoir résister. « Avec la Russie et les Etats-Unis, la concurrence pour le gaz est dure », a déclaré M. Ould Kaddour cité par Reuters. « L'Europe sont nos clients traditionnels mais nous devons sécuriser les marchés asiatiques pour vendre notre gaz », a-t-il ajouté. Selon lui, même s'ils sont très ''chers'', l'acquisition de méthaniers est justifiée par la nécessité pour la compagnie publique algérienne « de placer son gaz ailleurs qu'en Europe ».

Grand fournisseur de gaz naturel, les exportations de l'Algérie ont été enregistrées à 54 milliards de mètres cubes l'année dernière. Pour cette année, la Sonatrach veut passer le cap des 57 milliards de mètres cubes pour ses exportations du gaz naturel vers l'Europe. Mais le marché européen n'est pas sans tumulte. L'augmentation de ses opérations sur le marché asiatique est d'autant plus urgente que l'Algérie doit aussi faire face à certains désaccords avec ses partenaires du Vieux continent qui s'imposent devant elle.

Des conditions inacceptables

L'augmentation de ses exportations vers le marché asiatique pourrait grandement aider l'Algérie, pour plusieurs raisons. Troisième fournisseur de l'Union européenne (UE) en gaz après la Russie et la Norvège, selon le Top management de la Sonatrach, le pays doit diversifier géographiquement ses exportations pour ne pas subir des conditions ''inacceptables'' qui lui sont imposées par l'Europe. « [Les Européens] ne veulent plus de contrats à long terme, ils veulent un marché libre: acheter du gaz quand ils sont en situation de difficulté par rapport à l'approvisionnement de la Russie. Mais quand la situation est plus favorable ils ne veulent plus de notre gaz », a récemment déclaré Abdelmoumen Ould Kaddour lors du 2ème Forum algéro-américain sur l'énergie organisé à Huston.