Sénégal : le service de la dette allégé de 90,5 milliards de Fcfa

Les 137 millions d'euros libérés seront alloués aux secteurs essentiels pour amortir les effets de la crise pandémique.
(Crédits : Reuters)

Le service de la dette de l'Etat sénégalais sera allégé de quelque 137 millions d'euros cette année grâce au moratoire décidé par les pays du G20, un ballon d'oxygène qui servira à lutter contre les conséquences de la pandémie de coronavirus, selon le gouvernement sénégalais.

« La participation du Sénégal à l'Initiative de suspension du service de la dette [ISSD] se matérialisera par la suspension du paiement du principal et des intérêts dus à l'ensemble des créanciers du secteur bilatéral officiel jusqu'au 31 décembre 2020 pour un montant 90,5 milliards de francs CFA (137 millions d'euros) entre le 1er juin 2020 et la fin de l'année, soit 13,51% du service de la dette extérieure dû en 2020 », a précisé le ministère des Finances et du Budget hier dans un communiqué.

Le Sénégal entend affecter les budgets libérés au « financement des dépenses sanitaires, sociales et économiques » de son Programme de Résilience destiné à lutter contre les effets de la pandémie de Covid-19, selon la même source, alors que le pays d'Afrique de l'Ouest a enregistré plus de 4 500 cas de coronavirus et 54 décès.

Le président sénégalais Macky Sall avait salué le 17 avril avec retenue la décision du G20 de suspendre la dette des pays les plus pauvres, parmi lesquels nombre d'Etats africains, mais il avait persisté à réclamer l'annulation, « plus que réaliste » selon lui, de cette dette. Mercredi, le Sénégal a toutefois « réaffirmé son engagement à se conformer à l'ensemble de ses obligations contractuelles vis-à-vis des créanciers du secteur privé » et assuré qu'il « n'envisage pas d'étendre l'ISSD à ces derniers », rapporte l'AFP.

Mai dernier, dans une tribune exclusive à La Tribune Afrique, Mahammed Boun Abdallah Dionne, ancien Premier ministre du Sénégal, et actuellement ministre d'Etat, Secrétaire général de la présidence du Sénégal expliquait que  « S'endetter pour couvrir prioritairement des dépenses courantes sans impact sur la croissance économique ne nous paraît pas raisonnable, quoique le débat sur l'opposition entre dépense de consommation et dépense d'investissement ne soit pas totalement épuisé ».

Face au plongeon de l'économie, le G20 avait pris mi-avril la décision inédite de suspendre pour un an les remboursements de la dette des pays les plus pauvres fragilisés par la pandémie -- une initiative déclinée depuis par les 22 pays du Club de Paris, ainsi que par une poignée de créanciers émergents (Chine, Inde, Arabie saoudite, Turquie, Afrique du Sud).Ethiopie, Tchad, République du Congo et Pakistan ont obtenu mardi cette suspension, après huit autres pays comme le Mali, la Mauritanie ou encore le Burkina Faso.

Dix-neuf autres dossiers devraient « aboutir rapidement », avait expliqué mercredi - avant l'annonce du Sénégal - la présidente du Club de Paris, Odile Renaud-Basso.

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