Côte d’Ivoire : le système fiscal doit être remanié selon le FMI

La Côte d’Ivoire devra améliorer son système fiscal pour ne pas voir sa croissance baisser au-dessous de la barre des 7%, selon le FMI. La Côte d'Ivoire, qui a connu un exercice 2017 mouvementée entre mutineries, grèves et baisses des recettes issues de l’exportation du cacao est condamnée à remanier son mode de collecte d’impôts pour consolider sa croissance.
(Crédits : DR.)

Le Fonds monétaire international (FMI) vient de recommander à la Côte d'Ivoire d'améliorer son système fiscal. Une recommandation qui devrait permettre à Yamoussoukro de maintenir sa croissance économique au-dessus de la barre des 7%.

Procédure trop lourde

« La clé pour la Côte d'Ivoire est le revenu. Le gouvernement doit créer un espace budgétaire suffisant s'il veut devenir un pays émergent et pour cela, il a besoin de revenus plus élevés », a souligné Jose Gijon, représentant résident du FMI, en marge d'un événement qui se tenait le 9 mars dernier à Abidjan.

Pour Gijon, le nombre élevé de petites entreprises qui ne s'acquittent pas de leurs impôts à cause d'une procédure perçue comme trop compliquée sont légion. Leur proportion est jugée trop élevé et constitue une menace pour la croissance ivoirienne. Une situation qui a poussé les autorités ivoiriennes à essayer d'alléger la procédure de paiement d'impôts. Les petites et moyennes entreprises peuvent ainsi depuis janvier déclarer et payer leurs impôts en ligne.

Télé-déclaration et fin des allègements

Le gouvernement met parallèlement en place un système de paiement qui permettra aux particuliers de payer leurs impôts via leurs téléphones portables. L'objectif pour le gouvernement est d'augmenter progressivement ses recettes fiscales à 20% du PIB contre les 15,9% enregistrés en 2017. L'Afrique du Sud qui détient l'économie la plus industrialisée du continent enregistre de son côté des recettes fiscales qui représentent près de 26% du PIB.

Le FMI a également appelé Yamoussoukro à mettre fin aux allègements fiscaux concédés par le gouvernement précédent, mis en place pour attirer des investissements après une crise militaire qui a duré une décennie. « La base de données des contribuables devra également être mise à jour, vu qu'elle n'a pas été révisée depuis des années », a indiqué Gijon.

Un exercice 2017 tourmenté

L'économie ivoirienne a enregistré sa croissance la plus lente lors des 6 dernières années en 2017. Bien que l'économie ait progressé de 7,6% l'année dernière, il reste son taux le plus bas en 6 ans et en deçà des prévisions initiales du gouvernement qui tablait sur une croissance de 8,5%. La Côte d'Ivoire a dû réduire son budget suite à la chute des cours du cacao, qui reste sa plus importante source de recettes d'exportation, qui ont chuté de près d'un tiers en 2017.

Le gouvernement s'est également vu obligé de plier face aux exigences salariales des soldats mutins et des fonctionnaires en grève lors de la même année. Ce qui a fait prévoir au FMI un ralentissement de la croissance économique ivoirienne, s'établissant 7,3% en 2018. « Un troisième examen du programme de facilités de crédit élargi en faveur de la Côte d'Ivoire est prévu pour ce mois et des moyens pour améliorer la mobilisation des ressources seront discutés », a annoncé Gijon.

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