En difficulté, le magnat ougandais Mohammed Hamid confie la gestion de son hôtel de luxe à l’américain Wyndham

Pearl of Africa, l’hôtel de luxe bâti en plein cœur de Kampala par le tycoon ougandais Mohammed Hamid traverse une importante crise. Il vient de nouer un accord avec l’américain Wyndham Hotels qui mènera désormais l’équipe de gestion de l’établissement, en vue de relever la pente.
Ristel Tchounand
(Crédits : DR)

Mohammed Hamid ne renouvellera pas le contrat qui lie son conglomérat, Aya Group of Compagnies à l'autrichien Sovereign Hotel Group pour la gestion de Pearl of Africa, un hôtel de luxe qu'il a érigé en plein cœur de Kampala et qui n'a pas d'égal dans le pays. Il vient de faire appel à l'américain Wyndham Hotels & Resorts qui deviendra le gestionnaire officiel de Pearl of Africa dès le 1er octobre prochain, a-t-il confirmé à la presse locale.

Pearl of Africa

Un changement de partenaire qui intervient dans un contexte assez particulier pour le millionnaire ougandais dont l'établissement connait la crise, un an seulement aprèsson entrée en service en octobre 2017. Pour la petite histoire, la cérémonie d'inauguration était présidée par le président de la République, Yoweri Museveni, avec la participation du gotha des affaires de la sous-région notamment. Et pour cause, Pearl of Africa dans lequel Mohammed Hamid a investi 300 millions de dollars, du haut de ses 20 étages, est le plus haut bâtiment achevé du pays.

Des problèmes fiscaux à régler en urgence

Muni entre autres de 253 chambres, 42 suites, des installations haut de gamme comme piscine intérieure et extérieure ainsi qu'une pléthore de services très haut de gamme, l'hôtel a été construit sur dix ans, afin de garantir, selon son propriétaire, une excellente qualité.

Sauf qu'entre temps, Pearl of Africa n'a cessé d'accumuler les couacs de gestion. La plus explosive touche la fiscalité de cet hôtel de luxe. Les impayés de taxe hôtelière locale s'élèvent à 39 millions de shillings -environ 10 300 dollars- selon l'Autorité de la capitale de Kampala (KCCA). La firme tente en vain de trouver un arrangement avec les autorités fiscales qui menacent même de suspendre les activités de l'hôtel.

Par ailleurs, un syndicat des employés a alerté la presse locale quant à un probable licenciement de plusieurs centaines d'employés, avec l'arrivée de l'américain Wyndham. Mais pour l'heure, les responsables de l'hôtel ne sont pas ouvertement exprimés à ce sujet.

Les objectifs du businessman compromis ?

A 42 ans, Mohammed Hamid est parmi les hommes les plus riches d'Ouganda avec une fortune estimée à près de 400 millions de dollars. En 2015, Forbes braque sur lui les projecteurs, le désignant deuxième africain le plus riche de moins de 40 ans, après le Tanzanien Mohammed Dewji. Il est à la tête d'Aya Group of Compagnies, un conglomérat ougandais investi dans l'exploitation minière, l'agro-alimentaire, la menuiserie, le transport et l'hôtellerie.

Avec Pearl of Africa, Hamid ambitionne de devenir un investisseur de premier plan dans l'hôtellerie régionale. «Nous voulions un hôtel qui établisse un tout nouveau standard en matière d'hospitalité pour toute l'Afrique », déclarait-il dans un récent entretien avec The Daily Telegraph, s'exprimant sur les raisons qui ont motivé ses exigences dans le cadre de projet. Le challenge désormais est de trouver rapidement un terrain d'entente avec les autorités fiscales et bien gérer la transition entre Sovereign Hotel Group et Wyndham Hotels & Resorts.

Ristel Tchounand

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