Diaporama Ces femmes aux commandes de la justice en Afrique

Marie-Madeleine Mborantsuo, la toute-puissante (Gabon)

En Afrique francophone, elle est l'une des femmes de droit les plus connues et les plus influentes. Restée longtemps dans l'ombre, c'est vers la fin des années 2000 que Marie-Madeleine Mborantsuo, alias « 3M » commence à faire parler d'elle, notamment lors de l'élection présidentielle controversée qui donne Ali Bongo président de la République en 2009. Docteur en droit de l'Université d'Aix-en-Provence, la magistrat de 63 ans s'est construite un CV en béton au fil des ans. Outre ses stages -souvent de longue durée- effectués au sein des administrations françaises dans les années 80, elle participe aux réformes démocratiques de 1990 au Gabon, sous l'impulsion du président Omar Bongo. Forte d'un diplôme d'études approfondies en droit constitutionnel, elle sera l'une des chevilles ouvrières de la Constitution du 26 mars 1991 qui marque également la création de la Cour constitutionnelle du pays. Dans un premier temps membre, elle en devient la présidente en 1998 sur nomination du président de la République. Selon la Lettre du Continent, Mborantsuo ferait partie -aux côtés du colonel Frédéric Bongo, directeur général des services spéciaux de la Garde républicaine et demi-frère du président, de Brice Laccruche Alihanga, directeur de cabinet présidentiel- de la task force mise en place pour assurer la continuité de l'Etat en l'absence du président Ali Bongo Ondimba victime d'un AVC il y a trois semaines à Riyad en marge du « Davos du désert » et dont l'état de santé reste un mystère et objet de toutes les spéculations. Mais pour la patronne de la justice, « il n'y a pas d'empêchement définitif ou de vacance du pouvoir. Les institutions fonctionnent normalement et aucune procédure particulière n'a été mise en place pour l'instant », a-t-elle déclaré au Monde Afrique suite à l'absence du président gabonais dont le retour reste périodiquement non défini. Dans un contexte d'attentisme au sein de l'opposition..., celle à qui l'on prête une relation de longue date avec le président Omar Bongo de laquelle seraient nés deux enfants- aura son mot à dire. Et probablement, à elle, reviendra le dernier mot! (Crédits : DR)

Ristel Tchounand 7 images

Il y a trois semaines, l'Ethiopie s'arrachait le standing ovation du monde entier pour être rentrée dans le cercle fermé des Etats qui confient leur direction à une femme. Bien que dans une démocratie parlementaire la fonction de chef de l'Etat ne soit qu'honorifique, la nomination de Sahle-Work Zewde, une vétérane de la diplomatie internationale, force le respect. Comme si cela ne suffisait pas -et alors que quelques jours plutôt Abiy Ahmed nommait un gouvernement paritaire-, le Premier ministre a proposé une autre femme pour tenir les rênes de la justice nationale : Meaza Ashenafi, déjà connue pour ses nobles combats et dont la voix compte à l'échelle internationale. Là encore, le monde entier s'est émue. En réalité, la nouvelle juge en chef de l'Ethiopie rejoint le club encore très restreint des femmes présidente de la Cour suprême en Afrique. Outre la très célèbre Marie-Madeleine Mborantsuo du Gabon, d'autres moins médiatisées tiennent, parfois discrètement mais autoritairement les rênes de la justice dans leur pays. La Tribune Afrique vous en propose le tour d'horizon.