Diaporama Ces femmes aux commandes de la justice en Afrique

Meaza Ashenafi, la révélation (Ethiopie)

Elle est la révélation de ces dernières semaines. Meaza Ashenafi est la nouvelle présidente de la Cour suprême d'Ethiopie, désignée à l'unanimité jeudi 1er novembre par le Parlement, sur proposition du Premier ministre Abiy Ahmed. Une première dans ce pays d'Afrique de l'Est qui élisait quatre jours plus tôt sa première femme chef d'Etat en la personne de Sahle-Work Zewde et quelques semaines après la nomination d'un gouvernement paritaire avec des portefeuilles clés dont celui de la défense accordé à une femme. A 53 ans, Meaza Ashenafi est donc la nouvelle garante de la justice dans son pays. Pour ce Docteur en droit de l'Université d'Addis Abeba et en relations internationales de l'Université du Kentucky aux Etats-Unis, c'est un retour 26 ans plus tard à la Cour suprême, où elle a travaillé en tant que juge au début des années 1990, avant de rejoindre la Commission de la constitution éthiopienne en tant que conseiller juridique. Éminente militante des droits des femmes, Ashenafi est la fondatrice de l'Association des femmes avocates d'Ethiopie (EWLA). L'histoire retiendra également qu'elle a défendu avec succès une adolescente de 14 ans, accusée du meurtre de son violeur qu'elle avait été contrainte d'épouser. L'histoire a fait l'objet d'un film sorti en 2014 et produit par Angelina Jolie. Cette œuvre cinématographique avait amplement jeté les projecteurs sur le travail social d'Ashenafi dans son pays où elle a également contribué à la création de la première banque de femmes, Enat Bank, dont elle a présidé le conseil d'administration en 2016. Au vu de son parcours, sa nomination aux commandes de la justice en Ethiopie est perçue comme un gage de sérieux et d'intégrité. (Crédits : DR)

Ristel Tchounand 7 images

Il y a trois semaines, l'Ethiopie s'arrachait le standing ovation du monde entier pour être rentrée dans le cercle fermé des Etats qui confient leur direction à une femme. Bien que dans une démocratie parlementaire la fonction de chef de l'Etat ne soit qu'honorifique, la nomination de Sahle-Work Zewde, une vétérane de la diplomatie internationale, force le respect. Comme si cela ne suffisait pas -et alors que quelques jours plutôt Abiy Ahmed nommait un gouvernement paritaire-, le Premier ministre a proposé une autre femme pour tenir les rênes de la justice nationale : Meaza Ashenafi, déjà connue pour ses nobles combats et dont la voix compte à l'échelle internationale. Là encore, le monde entier s'est émue. En réalité, la nouvelle juge en chef de l'Ethiopie rejoint le club encore très restreint des femmes présidente de la Cour suprême en Afrique. Outre la très célèbre Marie-Madeleine Mborantsuo du Gabon, d'autres moins médiatisées tiennent, parfois discrètement mais autoritairement les rênes de la justice dans leur pays. La Tribune Afrique vous en propose le tour d'horizon.