Mobile Film Festival Africa : Les jeunes réalisateurs du continent proposent leurs créations jusqu’au 4 avril

Après la victoire en 2021 du Sénégalais Marcel Moussa Diouf, Mobile Film Festival fait escale à Rabat pour sa deuxième édition africaine. Jusqu’au 4 avril, les réalisateurs africains sont appelés à soumettre leurs courts métrages. Plusieurs prix à la clef, pour un total de 46 000 euros. Le principe : un film tourné avec un téléphone mobile et d’une durée d’une minute.
(Crédits : MFF Africa)

Les jeunes réalisateurs africains ont jusqu'au 4 avril prochain pour soumettre leurs courts métrages d'une durée d'une minute tournés avec un téléphone mobile, pour prétendre à l'un des neuf prix proposés par le Mobile Film Festival Africa. Cette deuxième édition est organisée à Rabat par CGLU Afrique et le Ministère de Culture et de la Jeunesse du Maroc, la Ville de Rabat et la région de Rabat-Salé-Kénitra. Lancé le 14 février dernier, cet appel à films vise à révéler, soutenir et accompagner les talents de demain du cinéma, en offrant des bourses et un accompagnement permettant aux lauréats de tourner un court métrage professionnel. « Nous sommes très fiers d'avoir été choisi pour faire partie du programme officiel de la première capitale africaine de la culture Rabat. Plus personnellement, j'ai une longue et belle histoire avec le Maroc, en particulier la première fois que j'ai présenté à des amis le concept du Mobile Film Festival c'était au Maroc ! », confie Bruno Smadja, fondateur du MFF.

Des courts métrages dans les langues et dialectes africains

Les industries culturelles et créatives (ICC) en général émergent comme un secteur stratégique, leur potentiel pour le développement et la croissance économique étant de plus en plus cerné par les Etats et les organisations, notamment en Afrique. C'est d'ailleurs partant du constat de l'investissement plus conséquent de plusieurs pays notamment pour le développement de plateformes de cinéma que le MFF -créé en 2005- a pensé son édition africaine lancée pour la première fois en 2020-2021.

Aujourd'hui, l'objectif est surtout de permettre l'émergence de talents africains qui racontent des histoires africaines pour un public africain. De ce fait, les réalisateurs pourront proposer des courts métrages dans les langues et dialectes de leurs choix. Ceux-ci seront alors sous-titrés en français, anglais, arabe et portugais, afin de maximiser leur audience. « Nous avons constaté un mouvement important dans le re-développement des salles de cinéma en Afrique et de l'arrivée des grandes plate-formes de SVOD. Ces salles diffusent aujourd'hui principalement des films des USA, de l'Inde et parfois des films Nigérians le géant du cinéma africain. Notre rôle en tant que Mobile Film Festival Africa est de faire émerger des talents avec un format accessible et démocratique », explique Bruno Smadja.

46 000 euros de prix; Gad Elmaleh, Françoise Ellong-Gomez ... dans le jury

Le festival propose neuf prix pour une enveloppe globale de 46 000 euros que les organisateurs espèrent voir évoluer au cours des prochaines années : le Grand Prix Africa, le Grand Prix Maroc, le Prix du Film Francophone, le Prix ACP - UE Culture, le Prix du Scénario, le Prix de la Réalisatrice, le Prix du Film Documentaire, ainsi que les prix de la meilleure actrice et du meilleur acteur. Le jury est composé de grands noms de la culture africaine dont les Marocains Gad Elmaleh, Samia Akariou et Sofia Alaoui, la bénino-camerounaise Françoise Ellong-Gomez, le congolais Rafiki Fariala et la kényane Fibby Kiora.

Lors de la première édition du MFF Africa, le Sénégalais Marcel Moussa Diouf avait remporté le grand prix Africa pour son film « Je suis Liberté » qui traite de la dépendance des jeunes vis-à-vis des smartphones. « Avant le concours, toutes mes ambitions sur le cinéma étaient dans une bulle de rêves. Et après la victoire, la bulle de rêves était devenue des objectifs réalisables. Sans exagérer, j'étais l'homme le plus heureux du monde. Ma famille, mes amis, tout le monde était fier de moi. C'était vraiment exceptionnel à vivre. Et j'ai compris que cette victoire était un premier pas dans le cinéma et que d'autres s'en suivraient. », confie Marcel. Les 10 000 euros décrochés lui ont permis de réaliser un court-métrage professionnel dénommé Kolia, une coproduction entre le Sénégal, le Burkina Faso et la France, qui a également bénéficié d'un appui de 30 000 euros du Fonds de la Jeune Création Francophone. « Tout ça pour dire que le Mobile Film Festival est une belle opportunité pour tous les jeunes cinéastes de l'Afrique », confie le jeune réalisateur sénégalais dont la production se fera courant 2023.

« L'Afrique inspirera aussi le cinéma mondial »

Le continent abrite la plus importante population jeune au monde. Alors que cette jeunesse démontre régulièrement, à plusieurs titres, sa créativité, les organisateurs du MFF Africa y voient un potentiel conséquent pour révolutionner les ICC dans le monde. « L'Afrique a été une source continue d'inspiration pour le monde entier », rappelle Bruno Smadja. Et d'ajouter : « les musiques modernes jazz, rock, pop, RnB, Rap se sont toutes inspirées de l'Afrique parfois sans l'assumer ou sans le savoir. De grands mouvements picturaux ont fait de même avec Picasso et bien d'autres grands peintres. Dernièrement, on constate que la mode mondiale vient chercher son inspiration et ses couleurs en Afrique dans la créativité du quotidien. Je suis certain qu'à termes, l'Afrique inspirera aussi le cinéma mondial ».

Après le 4 avril, le festival en ligne se tiendra du 3 au 31 mai, avec une sélection officielle de 50 films. La remise des prix aura lieu à Rabat le 8 juin prochain.

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