L'éducation des enfants doit être universelle

La place des enfants est à l'école. L'affirmation ne fait plus l'ombre d'un doute depuis très longtemps, et chercher à la justifier de nos jours relève du parfait anachronisme. Sur les cinq continents, les salles de classe n'ont jamais été aussi fréquentées et, alors qu'en 1950 la scolarité durait en moyenne deux ans en Asie et en Afrique, elle est désormais supérieure à cinq ans dans le premier cas et sept ans dans le second. La Banque mondiale estime même que, d'ici 2050, les enfants passeront environ dix ans sur un banc d'école. Soit cinq fois plus de temps passé à apprendre à lire, écrire et découvrir, que cent ans auparavant.

L'éducation de la jeunesse a donc fait d'immenses progrès ces dernières décennies. Et pourtant, ce n'est pas assez. Près de 40 millions d'enfants en âge d'aller à l'école ne seraient toujours pas scolarisés aujourd'hui, auxquels il convient d'ajouter les dizaines de millions d'autres jeunes qui, bien qu'ayant fréquenté un établissement scolaire, ne savent pas lire correctement -voire pas du tout. Il demeure certains endroits sur la planète où les enfants sont davantage familiers au travail manuel, plutôt qu'au travail scolaire. Et à cela, nous ne pouvons pas nous y résoudre.

Je tiens donc à rappeler ici, à quel point l'éducation des enfants est primordiale. Je ne répèterai jamais assez que le savoir est une force, la meilleure qui soit, surtout à notre époque. L'école a pour rôle d'enseigner la raison, l'humanisme et le vivre-ensemble à nos enfants, par l'éducation.

Cela témoigne de l'importance pour un enfant d'évoluer dans un cadre d'apprentissage sain et ce, dès le plus jeune âge. Ne dit-on pas que les capacités d'un enfant à emmagasiner les connaissances et à apprendre sont plus développées que celles d'un adulte? Un savoir qui lui permettra, plus tard, non seulement d'avoir un emploi, mais aussi et surtout de pouvoir choisir cet emploi. En d'autres termes, l'école et tout ce qui est lié à ce temps -rapport à autrui, découvertes, apprentissages et toute expérience acquise dans ce contexte- préparent l'enfant à la vie en société, voire à la vie tout court.

L'éducation, un secteur rentable pour l'économie d'un pays

Pour les structures étatiques, ensuite, l'éducation revêt une importance qu'il est aisé de comprendre. En effet, les populations occupent une place de choix dans le fonctionnement de l'Etat moderne et, surtout, dans sa continuité. D'où l'importance pour les femmes et hommes politiques de ne pas percevoir l'éducation comme une simple dépense, mais plutôt comme un investissement. Le plus noble et le plus beau qui soit selon moi. La rentabilité d'un tel investissement est considérable à long terme.

Il est difficile de quantifier la valeur du capital humain, matériellement. Il est pourtant une logique implacable, selon laquelle une meilleure éducation offre de meilleurs emplois, donc de meilleurs salaires et, in fine, à l'échelle d'un pays tout entier, de meilleures rentrées fiscales. Celles-ci pouvant être réinjectées ensuite dans l'éducation et d'autres domaines d'avenir, comme le développement durable par exemple.

La Côte d'Ivoire l'a compris et c'est heureux. Ce pays est au cœur d'une région, l'Afrique subsaharienne, particulièrement touchée par les carences de l'éducation. La Banque mondiale estime par exemple que le ratio élèves-professeur en primaire est de 42 enfants pour un enseignant, alors qu'il est de 15 pour un en Europe. Des chiffres qui évolueront, je l'espère, dans les prochaines années.

En 2015, le président de la République ivoirienne, Alassane Ouattara, a rendu l'école obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 16 ans et débloqué 700 milliards de francs CFA pour la formation de plus de 5000 enseignants et la construction de nouvelles salles de classe à travers le pays.

J'ai l'honneur, de mon côté, de présider à la fois, la Fondation Children of Africa et le Comité de Lutte contre le travail des enfants, qui œuvrent respectivement pour l'éducation en Afrique, et l'élimination de la traite et de l'exploitation des enfants. L'action de la Fondation s'étend à onze pays africains pour l'éducation des plus jeunes et, plus globalement, pour sa protection, en faisant accepter l'idée que l'enfant doit être considéré comme tel, et non comme une main-d'œuvre.

Cette année encore, plus de 12000 kits et tenues scolaires ont été distribués dans 40 villes ivoiriennes et nous continuons de militer plus que jamais pour inciter les familles à inscrire leurs enfants à l'école. C'est la raison pour laquelle j'ai souhaité offrir aux huit meilleurs élèves de Côte d'Ivoire, un séjour en France, cet été, non seulement pour les récompenser de leur excellent travail, mais également pour leur faire découvrir une culture et un horizon différents.

Finalement, qu'est-ce que l'éducation si ce n'est l'ouverture aux autres tout en apprenant à se découvrir soi-même ? De la même manière que nous disons à nos enfants de lire, répéter et apprendre leurs leçons, n'ayons de cesse d'alerter l'opinion publique, quant à la nécessité d'une éducation pour tous.

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Commentaire 1
à écrit le 17/09/2017 à 19:14
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Nous occupons des enfants handicapés dans la République Démocratique du Congo, nous voulons un partenariat avec votre structure. Président Gabriel MATADI

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