Mali : la CEDEAO durcit les sanctions, Bamako riposte

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest a décidé le gel des avoirs de l'Etat, des entreprises publiques et des organismes parapubliques maliens. En riposte, le Mali a décidé le rappel de ses ambassadeurs accrédités auprès des Etats-membres de la CEDEAO et la fermeture de ses frontières terrestres et aériennes avec les Etats concernés.
(Crédits : DR.)

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a annoncé dimanche dans un communiqué l'imposition d'une série de sanctions plus rigoureuses contre le Mali.

Les dirigeants de la CEDEAO et de l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), réunis dans la capitale ghanéenne Accra dans le cadre d'un sommet extraordinaire consacré à la situation au Mali, ont jugé « totalement inacceptable » le calendrier proposé par les autorités de transition du Mali, lequel ayant fixé une durée de cinq ans et demi pour la période de transition.

Tous les pays membres de la CEDEAO devraient immédiatement rappeler leurs ambassadeurs au Mali, indique le communiqué.

« Les autres sanctions comprennent la fermeture des frontières terrestre et aérienne entre les pays de la CEDEAO et du Mali, la suspension de toutes les transactions financières et économiques entre les Etats membres de la CEDEAO et le Mali, à l'exception des produits de première nécessité », poursuit la même source.

Les produits pharmaceutiques et médicaux, notamment ceux destinés à la lutte contre la COVID-19, ainsi que les produits pétroliers et l'électricité, ne font pas l'objet de ces sanctions, a précisé l'organisation ouest-africaine.

La CEDEAO a en outre annoncé un gel de tous les avoirs du Mali dans la banque centrale de l'organisation, un gel des avoirs de l'Etat, des entreprises publiques et des organismes parapubliques maliens, ainsi que la suspension pour le Mali de toute assistance financière et de transaction avec les institutions financières.

Elle a demandé à toutes les institutions de la communauté de mettre en œuvre ces décisions avec un effet immédiat.

« Les sanctions seront progressivement levées à la seule condition qu'un calendrier acceptable et entériné aura été finalisé et que des progrès satisfaisants auront été effectués dans la mise en application du calendrier électoral », souligne le communiqué.

Rappel des ambassadeurs et fermeture des frontières

Ce lundi, le porte-parole du gouvernement malien, Abdoulaye Maïga, a déclaré que le son pays déplorait « le caractère inhumain » des mesures décidées par la CEDEAO et qui affecteront les populations durement éprouvées par les crises sécuritaires et sanitaires que vit le pays. Maïga a promis que le Mali prendra les mesures nécessaires pour riposter aux décisions « malencontreuses, illégales et illégitimes » de la CEDEAO. Première mesure annoncée par le Mali : le rappel de ses ambassadeurs accrédités auprès des Etats membres de la Communauté et la fermeture de ses frontières terrestres et aériennes avec les Etats concernés sur la base de réciprocité.

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