Diaporama Présidents africains dans les geôles ou à la barre !

2- Hissène Habré, l’épouvantail pour les chefs d’Etat en exercice

Depuis son arrivée au Sénégal en décembre 1990, Hissène Habré coulait un exil paisible et doré dans sa villa cossue de Ouakam, dans l'ouest de la capitale sénégalaise. Mais, le temps judiciaire a rattrapé le temps civil pour se rappeler de l'ex-dictateur. Chef des Forces armées du Nord (FAN), Hissène Habré prend le pouvoir au Tchad par les armes en déposant le président Goukouni Oueddei en 1982. Avec sa junte, reconvertie plus tard en armée régulière, il dirige le pays d'une main de fer marquée par des assassinats politiques et des actes de torture contre des d'opposants à son régime. Son rival Oueddei, soutenu par la Libye qui occupe le nord du pays, oblige Habré à s'engager dans une guerre de «libération» qui ne prend fin qu'en 1987 avec l'aide de la France qu'il snobe au profit des Etats-Unis. Trois ans plus tard, il se réfugie au Sénégal après qu'un coup d'Etat mené par Idriss Deby l'évince de son fauteuil. Le monde découvre alors l'horreur de sa présidence ensanglantée avec la découverte de centaines de fosses communes. Alors que Habré est arrêté au Sénégal au début des années 2000 sur un mandat d'arrêt de la Belgique pour être jugé selon la compétence universelle, la justice sénégalaise se déclare incompétente en 2003. Trois ans plus tard, l'Union africaine mandate le Sénégal pour juger l'ancien dictateur de «crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes de torture». Grâce à un amendement législatif, les Chambres africaines spéciales sont créées au sein des tribunaux sénégalais conduisant à un procès dans la foulée d'une condamnation à mort décidée par la justice tchadienne. Les Chambres africaines condamnent Hissène Habré à perpétuité, une première fois en mai 2016 et en appel en avril 2017 et à 82 milliards de FCFA au dédommagement de ses victimes, scellant définitivement le sort de l'ex-dictateur. Dans le fond, c'est la première fois qu'un tribunal africain applique la compétence universelle. Une brèche ouverte dans l'internationalisation de la justice sur le Continent et qui fait déjà trembler des chefs d'Etat en exercice. (Crédits : Reuters)

Ibrahima Bayo Jr. 13 images

Gbagbo, Ben Ali, Compaoré, Jonathan, SanogoTaylor et bien d'autres... Retour sur ces ex-présidents qui ont (ou ont eu) maille à partir avec la justice.

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