C'est peu dire que le poids de la responsabilité pesait visiblement sur les épaules du Président du tribunal d'assises d'Abidjan, Boiki Kouadio, qui eut la lourde tâche d'énoncer tard ce mardi le verdict rendu par un jury populaire à l'issue d'un procès riche en rebondissements et qui a tenu les ivoiriens en haleine au cours des dix derniers mois.
Et c'est en absence de l'accusée - qui n'assiste plus aux séances depuis bientôt deux ans en protestation contre les refus répétés de la cour de convoquer certains témoins- qu'a été prononcée la sentence de liberté, déclenchant quasi-immédiatement un ouragan sur les réseaux sociaux de la part des militants pro-Gbagbo.
S'exprimant à cette occasion, le procureur Aly Yéo, qui avait requis la réclusion à perpétuité dans son réquisitoire, a avoué avoir été complètement pris de court par ce verdict, et a voulu le mettre sur le compte de la volonté des ivoiriens de sceller la « réconciliation nationale ».
Des partisans tenaces
Pas sûr que ce cela soit véritablement l'objectif poursuivi par le jury, car la question de la responsabilité de Laurent et Simone Gbagbo dans le déclenchement de la crise de 2010-2011 continue à diviser profondément les ivoiriens. Incarcéré à la Haye et jugé par la cour pénale internationale (CPI) , l'ex chef de l'Etat de Côte d'Ivoire nie sa responsabilité dans les massacres qui se sont produits lors de la crise, et dispose encore de partisans tenaces, notamment à Abidjan, son ancien fief électoral.
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