Finance islamique : Le Sénégal lève 200 milliards de FCFA de sukuk

L'Etat sénégalais a réussi à lever 200 milliards de F CFA (341,5 millions de dollars) d’emprunt obligataire sous forme de sukuks. La Société islamique pour le développement du secteur privé (SID), à la manœuvre pour cette opération a levé 50 milliards de plus que le montant initialement requis en juin. Majoritairement musulman, le Sénégal compte se poser en vitrine de la finance islamique en Afrique subsaharienne.

L'enveloppe est une première dans la zone UEMOA. Le gouvernement sénégalais a émis, le 20 juin dernier un sukuk (obligation conforme à la loi islamique) d'un montant de 150 milliards FCFA. Mais, lorsque l'opération a été clôturée, 200 milliards de F CFA soit 341,5 millions de dollars US, ont été levés soit une hausse de 50 milliards de Fcfa que le montant initial.

La Société islamique pour le développement du secteur privé (SID), une filiale de la Banque islamique de développement (BID) explique cette révision à la hausse par une forte demande de souscription qui a atteint 233 milliards de F CFA (plus de 395 millions de dollars). Dans sa note d'information sur cette opération, la SID a précisé que plus de la moitié de ces obligations islamiques ont été émises sur le marché financier de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Ces obligations ont été souscrites par des investisseurs locaux et environ un tiers par des investisseurs originaires de la Côte-d'Ivoire et du Togo.

Effet d'entraînement

Cette émission de sukuks est le premier emprunt obligataire lancé au niveau de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Il a été certifié conforme à la loi islamique par le comité Sharia Board de la BID. Dans le détail, il offre une marge de profit de 6% par an, payée semestriellement sur une durée de 10 ans, avec 2 ans de différé. Il sera le deuxième lancé par le Sénégal après un autre, lancé en juin 2014, d'un montant de 100 milliards de FCFA. Pour Mouhamadou Makhtar Cissé, le ministre sénégalais du Budget, la levée en sukuk est d'une grande importance pour le gouvernement sénégalais compte tenu de son engagement à faire du Sénégal une plateforme de premier plan pour le développement de la finance islamique en Afrique subsaharienne.

Et à noter que l'emprunt obligataire que vient de boucler ce pays à 95% musulmans est garanti avec des actifs sous-jacents constitués de trois immeubles situés à Dakar dont la valeur totale était estimée à 100 milliards FCFA (+170 millions de dollars). Il s'agit des immeubles abritant le siège du gouvernement sénégalais, le ministère de l'Economie et des finances et la Direction du trésor. L'aérogare de l'aéroport international de Dakar notamment ses halls de départ et d'arrivée, les bâtiments de la Direction Générale, les parkings, les hangars et les bâtiments annexes s'ajoutent désormais à la liste des actifs.

Effet d'entraînement pour la région ou simple coïncidence ? A la suite du Sénégal, le Togo et la Côte d'Ivoire ont également émis respectivement en juillet et en août derniers, des sukuks d'un montant de 150 milliards de FCFA (255 millions dollars) chacun à boucler courant octobre.

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