Spécialiste de l’éclairage public, comment le Groupe Ragni structure son développement en Afrique

Présente depuis trente ans sur le continent, l’ETI française, dont le siège social est basé près de Nice, fait de l’Afrique un pilier majeur de son développement. Ce n’est pas pour rien qu’elle a accueilli Africinvest à son capital en 2021, aux côtés de Bpifrance, précisément pour consolider sa stratégie, elle qui a déjà installé deux filiales, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Car les compétences qu’elle déploie servent les enjeux d’énergie comme ceux de la ville durable.
Le Bénin, où le Groupe Ragni est présent, constitue une implantation stratégie pour servir les pays voisins
Le Bénin, où le Groupe Ragni est présent, constitue une implantation stratégie pour servir les pays voisins (Crédits : Reuters)

L'Afrique et Ragni, c'est une histoire qui prend source à la fin des années 90, lorsque celle qui est encore une PME effectue ses premiers pas sur le continent, précisément au Maroc, y créant une filiale. Une première expérience à l'export qui s'est depuis largement étoffée.

Si la filiale marocaine n'est plus, c'est en Côte d'Ivoire et au Sénégal que l'entreprise française a installé ses filiales, la première en juillet 2022, la seconde, 3 mois plus tard. Mais le Groupe Ragni est très implanté sur le continent. « Nous travaillons dans de nombreux pays. Il est indispensable d'avoir une vision large », estime Jean-Christophe Ragni, directeur général en charge de l'export.

Vision globale, présence plurielle

De fait, en Afrique du Nord, là où tout a commencé, « nous disposons d'une activité relativement régulière », commente Jean-Christophe Ragni, plus précisément en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Ailleurs sur le continent, des discussions ont été entamées avec la Libye, grâce au réseau des conseillers du commerce extérieur de la France, au Togo, « nous travaillons sur des projets longs », tandis que le Bénin est friand d'investissements pour ses infrastructures. Un Bénin stratégique par ailleurs, qui peut servir de point d'accès à des pays voisins, afin de tester certains marchés, « nous y sommes présents grâce à un partenariat solide avec un Béninois totalement dédié aux marques du Groupe ». Le Rwanda, qui bénéficie d'une économie dynamique, devient également un axe de développement, « c'est un pays qui va devenir important pour Ragni », note encore Jean-Christophe Ragni, tandis qu'au Kenya des discussions sont en cours avec des entreprises locales, toujours des échanges en Ouganda suite au FASEP (études de faisabilité, NDLR), réalisé en 2021 et qu'en Angola, le groupe vient de signer une représentation. Il y a également l'Océan Indien et l'île Maurice, que l'ETI française a intégré dans son portefeuille depuis 2008.

Et puis il y a les filiales existantes. Au Sénégal, où le Groupe Ragni est présent avec sa filiale solaire, Novea Energies, c'est précisément ses solutions d'éclairage solaire autonome, de raccordé réseau et les solutions de smart lighting qu'elle déploie, accompagnant la volonté du pays de renforcer la sécurité publique tout en réduisant les factures d'éclairage pour les collectivités et en faisant en sorte de démocratiser le recours à l'éclairage solaire. Une filiale qui pourrait, dit Jean-Christophe Ragni, « devenir une filiale commerciale à part entière ».

Une présence industrielle, bientôt ?

En Côte d'Ivoire, c'est à Abidjan que l'entreprise s'est implantée, avec une volonté d'être stratégiquement positionnée en Afrique de l'Ouest, toujours avec sa filiale Novea Energies et SEVⓔ dans une perspective de développement d'une offre globale liée à la smart city. Plusieurs projets ont d'ailleurs pris forme dont l'éclairage de l'esplanade du Palais présidentiel.

Une présence sur le continent, très structurée, qui pourrait bien prendre encore davantage ancrage. Car bien sûr, les besoins industriels sont là. « De plus en plus d'entreprises fabriquent localement », souligne Jean-Christophe Ragni. Et le groupe français pourrait, lui aussi, à terme, installer une usine sur place. « Une présente industrielle permet de créer davantage de points commerciaux ». C'est également un moyen de former « nos forces vives », alors même que les besoins en formation, de manière globale en Afrique, sont importants et que le transfert de compétences fait partie du sujet. Une façon aussi d'amplifier le recrutement local, puisque Ragni emploie, dans chaque pays où il est présent, des compétences sur place. Outre le fait de soutenir le développement de la région ou du pays concerné, c'est également la meilleure façon d'appréhender au mieux le tissu économique local, ses attentes et ses spécificités, « le continent africain est une source incroyable de talents ».

Accompagner la croissance... et les besoins de durabilité aussi

Comment Ragni imagine-t-elle son déploiement à moyen terme ? Outre le projet d'une implication plus industrielle, l'objectif est d'accompagner l'évolution des besoins et de la demande. « Nous sommes également force de proposition. Notre objectif est de pouvoir proposer l'ensemble de notre offre. Cela peut être du mix énergétique également et ne pas uniquement un type de produit. C'est en cela que nous nous inscrivons comme un apporteur de solutions de gestion d'éclairage tout en répondant aux enjeux de la smart city ».

Il va sans dire que la récente acquisition du groupe Hess, en Allemagne, qui vient compléter et renforcer l'expertise du groupe français, ouvre des perspectives plus larges. Pour rappel, Ragni, qui déploie les marques Ragni, Novéa et SEVⓔ, réalise un chiffre d'affaires 2023 de l'ordre de 100 millions d'euros.

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