Télécoms : le Niger supprime les taxes sur les appels internationaux sous la pression des opérateurs

Sous la pression des opérateurs de Télécom, le parlement nigérien a supprimé ce dimanche les taxes sur les appels internationaux. Mais d’autres motifs ont été évoqués pour expliquer cette mesure qui va sans doute laisser un trou béant dans le budget de fonctionnement de l’Etat du Niger qui se prive ainsi d’une manne financière d’une vingtaine de milliards de Fcfa.

Désormais, les appels internationaux entrants au Niger seront moins chers. Et pour cause, la loi de finances 2018 qui a été votée par une écrasante majorité des députés du Parlement nigérien supprime la taxe sur la terminaison du trafic international entrant (Tattie). Jusque-là très décriée par les opérateurs de téléphonie mobile qui considèrent l'imposition fiscale dans le secteur national des télécommunications comme une taxe confiscatoire, la Tattie a rapporté à l'Etat nigérien une vingtaine de milliards de francs CFA en 2017.

La suppression de cette taxe va probablement donc laisser un gap dans le budget de l'année 2018, estimé à près de 2000 milliards de Fcfa, car que le gouvernement nigérien est en manque de ressources pour faire face à ses nombreux défis actuels notamment les différents chocs sécuritaires et économiques. Mais que faire face à « un rétrécissement en volume et en valeur du rendement des appels internationaux » et « la perte tendancielle » des recettes fiscales générées par les compagnies de Télécoms qui menacent de bouder le pays ?

Des promesses d'aides  pour compenser les pertes

L'année dernière, le géant français Orange aurait mis dans la balance son départ du pays, en cas de maintien de la fiscalité très sévère. Et Orange n'était pas le seul car d'autres opérateurs auraient également suivi le mouvement. Selon l'AFP, Bruno Mettling, le patron d'Orange pour l'Afrique qui vient d'obtenir ainsi gain de cause avec notamment la suppression de cette taxe, se battait depuis des mois pour l'ensemble des opérateurs télécoms exerçant au Niger.

Une fiscalité que le cabinet d'audit et de conseil, Deloitte, estime à 42% du chiffre d'affaires du secteur. Une charge suffisamment lourde pour les compagnies qui aujourd'hui avec la suppression de la Tattie semblent se réjouir. Car en effet, pour rendre la pareille à l'Etat nigérien, les opérateurs ont pris l'engagement de « faire des investissements » conséquents pour améliorer la couverture et la qualité de leurs services.

A ces engagements, il faut ajouter les promesses de la Banque mondiale qui prévoit « d'importantes aides budgétaires » pour compenser la suppression de la Tattie. Du côté du gouvernement nigérien, on reste « vigilant » et attend de voir sur quoi vont aboutir ces engagements dont une première « évaluation » interviendra « dès mars » 2018, a notamment prévenu le ministre des Finances Hassoumi Massoudou auprès l'Agence de presse française.

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