Diaporama Ces femmes aux commandes de la justice en Afrique

Irene Mambilima, la dame de fer (Zambie)

Irene Chgriva Mambilima est une autre puissante du monde de la justice en Afrique. A 66 ans, elle préside la Cour suprême de la Zambie depuis 3 ans et demi. Première femme et septième magistrat à occuper cette fonction dans le pays, elle jouit d'une longue et riche carrière de 41 ans bâtie essentiellement en Zambie. Dès sa première année d'exercice, 1977, elle est nommée avocate auprès du procureur général et c'est ainsi que s'ouvrira la porte vers une ascension professionnelle sans fin. Élevée à la magistrature de la Cour suprême en 2002, elle en sera juge en chef suppléant avant d'occuper l'ultime fauteuil le 2 mars 2015. Nommée à la présidence de la Commission électorale nationale en 2005, elle a présidé trois élections présidentielles et législatives -2006 et 2011- ainsi que l'élection présidentielle de janvier 2015 qui a donné pour vainqueur le président Edgar Lungu. Sur le plan international, Mambilima a mené des missions d'observation d'élections au Mozambique voisin, mais aussi aux Seychelles, au Kenya et au Liberia. De plus, elle a un temps été juge de la Cour suprême en de Gambie. Elle est connue pour s'être prononcée sur d'importantes affaires de corruption et d'abus de pouvoir, impliquant parfois des ministres. Mais depuis quelques mois, Irene Mambilima est sous le feu des critiques. Si certains détracteurs soulèvent la question de ses origines soutenant que la magistrate serait une réfugiée n'ayant selon eux aucun droit d'occuper une si haute fonction en Zambie, d'autres la fustigent plutôt par rapport à la nouvelle Constitution qui fixe à 65 ans l'âge de la retraite. Pour eux, elle est illégitime au poste de juge en chef de la Cour suprême depuis le 31 mars 2017, date de son 66ème anniversaire. Tout cela surgit au moment où l'intention du président Edgar Lungu de se présenter pour un troisième mandat lors des élections de 2021 fait mouche. Et Irene Mambilima est notamment accusée d'être de mèche avec le chef de l'Etat pour lui assurer un troisième mandat. (Crédits : DR)

Ristel Tchounand 7 images

Il y a trois semaines, l'Ethiopie s'arrachait le standing ovation du monde entier pour être rentrée dans le cercle fermé des Etats qui confient leur direction à une femme. Bien que dans une démocratie parlementaire la fonction de chef de l'Etat ne soit qu'honorifique, la nomination de Sahle-Work Zewde, une vétérane de la diplomatie internationale, force le respect. Comme si cela ne suffisait pas -et alors que quelques jours plutôt Abiy Ahmed nommait un gouvernement paritaire-, le Premier ministre a proposé une autre femme pour tenir les rênes de la justice nationale : Meaza Ashenafi, déjà connue pour ses nobles combats et dont la voix compte à l'échelle internationale. Là encore, le monde entier s'est émue. En réalité, la nouvelle juge en chef de l'Ethiopie rejoint le club encore très restreint des femmes présidente de la Cour suprême en Afrique. Outre la très célèbre Marie-Madeleine Mborantsuo du Gabon, d'autres moins médiatisées tiennent, parfois discrètement mais autoritairement les rênes de la justice dans leur pays. La Tribune Afrique vous en propose le tour d'horizon.