Afrique du Sud : du nucléaire aux énergies renouvelables

Le pays le plus industrialisé du continent a décidé de suspendre le développement de son programme nucléaire civil. L'Afrique du Sud compte désormais se tourner vers les énergies renouvelables pour réduire sa dépendance au charbon.
(Crédits : Pixabay)

Seul pays du continent à maîtriser la technologie de l'atome pour produire de l'électricité, l'Afrique du Sud envisageait, depuis 2010, de relancer son programme nucléaire civil (son volet militaire étant clos depuis 1994). Aux deux réacteurs de Koeberg, près du Cap (construits en 1976), devaient s'en ajouter six à huit nouveaux. Mais depuis le 27 août dernier, ce projet est repoussé sine die. « Nous allons lancer une étude pour déterminer s'il nous faudra plus de nucléaire après 2030. Mais jusque-là, nous n'envisageons pas d'augmenter notre capacité de production d'électricité nucléaire », a en effet annoncé Jeff Radebe, le ministre de l'Énergie. Sans pour autant écarter définitivement l'atome, le gouvernement sud-africain privilégie désormais les énergies renouvelables et le gaz, moins chers -le nouveau programme nucléaire devait coûter la bagatelle de 70 milliards d'euros- et moins risqués sur le plan environnemental. Ces sources d'énergie alternative poursuivent toutefois le même objectif : réduire la dépendance du pays au charbon, qui fournit actuellement 90% de l'électricité, en abaissant cette part à 65%. Le nucléaire, lui, restera cantonné à ses 4%.

Deux vagues d'investissements

Joignant le geste à la parole, le gouvernement de Pretoria a déjà signé 27 contrats, essentiellement pour la construction de centrales solaires et de parcs éoliens. Ou plutôt, il a ressorti des cartons des projets déjà aboutis, mais mis en sommeil en 2016 par la précédente majorité et Eskom, la compagnie nationale de distribution d'électricité. Au total, 3,5 milliards d'euros ont été investis, pour une production estimée à 2.305 MW. Une somme importante, qui ne constitue que la première tranche d'un programme plus ambitieux. Au terme de cette première étape, la part du charbon devra être tombée à 85%. La deuxième vague d'investissements, d'un montant similaire, vient de commencer. Elle doit permettre de fournir 1.800 MW supplémentaires, produits à partir d'énergies renouvelables. Parmi les pistes explorées : les batteries de stockage d'énergie.

L'Afrique du Sud vient de lancer son premier projet d'envergure dans ce domaine, soutenu par la Banque africaine de développement et l'Union européenne. En tout, 90 sites de stockage doivent être aménagés, ce qui permettra de préserver 1.440 MW par jour. Mais cette baisse importante et rapide de la part du charbon dans le mix énergétique sud-africain ne pourra pas se faire uniquement en ayant recours aux énergies renouvelables. Pour diversifier ses sources d'énergie, l'Afrique du Sud veut accroître la part du gaz. Si la Tanzanie et le Mozambique disposent d'importants gisements, qui intéressent l'Afrique du Sud, pays voisin, celui-ci s'est aussi tourné vers la Russie. Novatek va ainsi bientôt étendre son activité au continent en africain, en particulier en Afrique du Sud.

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