Faux médicaments  : 400 tonnes saisies en Côte d'Ivoire en deux ans

En Côte d'Ivoire, près de 400 tonnes de faux médicaments ont été saisis en deux ans. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique que ces produits sont à l'origine de près de 100.000 décès par an en Afrique.
(Crédits : DR)

« Au cours des deux dernières années, 385 tonnes de faux médicaments ont été saisies » en Côte d'Ivoire. C'est ce qu'a confié cette semaine, Ablé Ekissi, inspecteur au ministère ivoirien de la Santé. Intervenant à l'occasion d'une cérémonie de lancement d'une campagne de lutte contre la vente de faux médicaments en Côte d'Ivoire, initiée par le groupe pharmaceutique français Sanofi sous le thème : « J'ai mal, ça suffit », il a expliqué que ces faux médicaments représentent pour l'industrie pharmaceutique, une perte financière de 100 milliards de francs CFA soit près de 152 millions d'euros. « En Côte d'Ivoire, 30 à 40% des médicaments sont achetés dans la rue. Ils sont réputés peu chers, ils sont au mieux inefficaces, au pire toxiques, voire mortels pour ceux qui les consomment », a renchéri Abderrahmane Chakibi, directeur général de Sanofi Afrique subsaharienne francophone qui était également à la cérémonie.

Pour sa part, l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire Gilles Huberson, a exhorté à accorder plus d'importance au trafic de produits illicites. « Nous n'avons pas affaire à des petits trafiquants, le trafic des faux médicaments peut être 40 fois plus lucratif que la drogue et alimente de véritables réseaux de criminalité organisée », a-t-il déclaré jugeant « impérative » la coopération internationale et la mobilisation des douanes et de la justice. Justement, a-t-on annoncé, la France va « accompagner » la Côte d'Ivoire dans la création de la première Autorité ivoirienne de régulation du médicament, une première en Afrique de l'ouest francophone. Cette institution sera en charge de « la traçabilité des médicaments de qualité ».

D'énormes conséquences

La vente des produits illicites a d'énormes conséquences sur l'économie mais surtout sur la santé publique. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique que ces produits sont à l'origine de près de 100.000 décès par an en Afrique. Aussi l'institution indique-t-elle que quelque 42% des médicaments en circulation en Afrique subsaharienne sont falsifiés, faisant de cette région du monde, la plus touchée par ce trafic. Mais le problème est plus grave encore du moment où ce commerce est jugé comme un simple délit de violation de la propriété intellectuelle, alors qu'il est responsable de centaines de milliers de morts par an, selon l'Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments (Iracm), basé à Paris.

« Le secteur pharmaceutique légal enregistre chaque année une perte de 40 à 50 milliards de francs CFA (76 millions d'euros, NDLR) dont plus de 5 milliards destinés à l'Etat, due à l'existence d'un marché de rue des médicaments », s'alarmait Parfait Kouassi, l'ancien président de l'ordre des pharmaciens de Côte d'Ivoire.

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