Même 16 ans après avoir quitté le pouvoir et âgé de 94 ans, l'ancien président kényan va devoir payer ses décisions prises alors qu'il était aux commandes du pays. L'ex-chef d'Etat a été condamné par la justice kényane en fin de semaine dernière à verser 9,75 millions de dollars de dédommagement à une famille qui l'accuse d'accaparement illégal de terres en 1983.
En effet, l'affaire date effectivement de 36 ans. Selon la famille de Noah Kipngeny Chelugui, l'ancien président kényan a fait main basse sur plusieurs hectares de ses terres situées près d'Eldoret, dans la vallée du Rift, qu'il a revendus ensuite en 2007 à une société kényane du nom de Rai Plywood Ltd. La plainte avait été déposée par feu Noah Kipngeny Chelugui (chef local et propriétaire des terres) lui-même en 2014 contre Arap Moi et certaines institutions de la République. Décédé un an plus tard, sa veuve de 85 ans et son fils n'ont pas abandonné et ont pu conduire le Tribunal d'Eldoret à condamner l'ancien chef d'Etat. « Le tribunal juge que les plaignants ont été illégalement dépossédés des terres en question », a estimé le magistrat Antony Ombwayo.
Ce n'est pas la première fois que le nom de Daniel Arap Moi est cité dans une affaire d'accaparement illégal de terres. Une procédure judiciaire est en cours contre lui pour la vente d'un terrain de 8 hectares à Nairobi. S'il perd il devra s'acquitter d'une autre très grosse amende vu le prix de l'immobilier dans la capitale.