Nigéria : des promoteurs de crypto-monnaies dans le collimateur des autorités

Par Ristel Tchounand  |   |  370  mots
Bitcoin, Onecoin, Swisscoin…, les crypto-monnaies ont le vent en poupe au Nigéria. Mais au lieu que la tendance rassure les autorités quant à l’avancée de la finance, elle est plutôt source d’inquiétude, en raison d'une utilisation présumée frauduleuse par certains établissements.

C'est une nouvelle alerte aux consommateurs de produits financiers qu'a lancé vendredi 13 janvier, le régulateur des marchés des capitaux nigérian, la Securities and Exchange Commission (SEC). L'institution met en garde contre l'investissement dans les crypto-monnaies.

« Notre attention a été attirée par les publicités de radio et d'autres modes de sollicitations du public à investir dans crypto-monnaies telles que Swisscoin, OneCoin, Bitcoin et d'autres monnaies virtuelles ou numériques. Le public est par les présentes conseillé d'exercer une extrême prudence à l'égard de ce type de monnaie en tant que véhicule d'investissements », indique le communiqué de la SEC.

Parfois associées au Ponzi

Le régulateur appelle les Nigérians à plus de lucidité face aux opportunités d'investissement présentant un risque élevé de perte d'argent ou tout simplement promus par des individus, entités et entreprises pratiquant « le système pyramidal carrément frauduleux ».

La mise en garde des autorités intervient au moment où MMM Nigéria fait la promotion d'un système d'investissement via la crypto-monnaie, le bitcoin notamment. Cette société dite d'investissement devrait faire son comeback autrement ce 14 janvier après avoir été sanctionné en décembre dernier. Dénoncée par la Société d'assurance-dépôt du Nigéria, de bâtir son système d'épargne sur du Ponzi, ses comptes avaient été gelé. Les autorités nigérianes appellent donc les consommateurs de produits financiers à la vigilance quant à la nature de l'entreprise qui promeut ces crypto-monnaies.

Alors que les crypto-monnaies montent de plus en plus dans la sphère financière mondiale pour faciliter les transactions et permettre aux acteurs de gagner en temps -le bitcoin ayant été la monnaie la plus forte de 2016, grimpant de plus de 50%- le Nigéria tarde encore à encadrer la pratique pour en tirer les bénéfices. Récemment, la Commission d'assurance-dépôt et la Banque centrale ont mis en place un comité pour étudier les contours du Bitcoin dans le but de l'introduire dans le système financier national. Ils entendent aussi voir ce que l'adoption d'une crypto-monnaie pourrait signifier pour le blanchiment d'argent, la lutte contre la corruption ou encore la criminalité dans la pays.