Partage des eaux du Nil : l’Egypte appelle à une médiation internationale

Par La Tribune Afrique  |   |  429  mots
Le haut barrage de la Renaissance en Ethiopie continue de cristalliser les tensions entre Addis-Abeba et Le Caire, les autorités égyptiennes craignant que l'ouvrage ne réduise le flux des eaux du Nil.
La question du partage des eaux du Nil continue d’empoisonner les relations diplomatiques entre l'Egypte, le Soudan et l'Ethiopie. Les négociations entre les trois pays sont au point mort, chaque pays campant sur sa position. Face à cette situation, l’Egypte suggère de recourir à une médiation internationale pour trouver une issue à cette crise.

L'Egypte vient de suggérer à l'Ethiopie et au Soudan de recourir à la médiation d'experts internationaux pour arriver à un règlement du différend sur la question du barrage éthiopien de la Renaissance. Le Caire craint que cet ouvrage ne restreigne les débits d'eaux qui descendent des hauts plateaux éthiopiens, à travers les déserts du Soudan vers ses champs et ses réservoirs.

Négociations au point mort

L'Ethiopie qui ambitionne de devenir le plus grand exportateur d'électricité du Continent réfute de son côté le scénario avancé par La Caire. Le 26 décembre, les ministres éthiopiens et égyptiens des Affaires étrangères se sont réunis à Addis Abeba pour tenter de résoudre le désaccord sur la formulation d'un rapport sur l'impact environnemental du Barrage de la Renaissance.

Depuis 2011, cette infrastructure, toujours en chantier avec un coût estimé à 4 milliards de dollars, ne cesse de cristalliser les tensions entre Addis Abeba et Le Caire. «D'un point de vue pratique, nous devons reconnaître que les délibérations techniques n'ont pas donné de résultats suffisants pour permettre au processus d'aller de l'avant», a précisé Sameh Shoukry, ministre égyptien des Affaires étrangères aux journalistes après la réunion avec son homologue éthiopien à Addis-Abeba.

La Banque mondiale comme médiateur ?

Pour le gouvernement égyptien, un accord entre les deux parties ne serait possible qu'avec l'aide d'experts extérieurs. Une médiation qui, selon Le Caire, devrait être déléguée à un organisme international comme la Banque mondiale. Une proposition qui n'a toujours pas été commentée par les autorités éthiopiennes qui n'entrevoient pas d'autre solution que celle de «gagnant-gagnant».

Le différend sur la gestion des eaux du Nil dure depuis plus d'une décennie. Il constitue un facteur d'instabilité et fait craindre une escalade qui dégénérerait en conflit armé. Par ailleurs, le Soudan et l'Ethiopie pointent du doigt l'Egypte qui aurait refusé d'accepter des amendements proposés conjointement par les deux pays pour le rapport environnemental. Le désaccord entre les deux parties est également lié à la poursuite du chantier du haut barrage.

Le Caire estime que les travaux de l'ouvrage devraient être gelés en attendant la fin des négociations sur la garantie de non-rétention des eaux du fleuve. Une condition dont Addis-Abeba ne semble pas vouloir entendre parler, ce qui a poussé les officiels égyptiens à soutenir que la poursuite des travaux du chantier violerait un accord signé en 2015 qui assure le maintien de la coopération diplomatique entre les trois pays.