Togo : l'opposition se mobilise contre la tenue du référendum

Par Emmanuel Atcha  |   |  516  mots
Jean-Pierre Fabre, président de l'Alliance nationale pour le changement (ANC), prononçant un discours lors d'une manifestation de l'opposition, le 7 septembre 2017 à la Lomé, la capitale togolaise. (Crédits : Reuters)
« Nous ferons en sorte qu'il n'y ait pas de référendum », a clamé ce week-end Jean-Pierre Fabre, leader de l'opposition togolaise, lors de la première manifestation de l'année des quatorze partis de l'opposition. Selon Fabre, le pouvoir qui a aussi appelé à des manifestants dans la rue ce samedi 13 janvier joue à «la diversion» pour imposer le référendum.

La coalition des quatorze partis de l'opposition togolaise vient de dénoncer l'éventualité d'organiser un référendum pour régler la question des réformes constitutionnelles. Par la voix du président de l'Alliance nationale pour le changement (ANC) et chef de file de l'opposition, Jean-Pierre Fabre, la coalition de l'opposition a prévenu le gouvernement qu'elle fera tout son possible pour empêcher la tenue du référendum.

«Nous voulons les dégager et ils ne veulent pas. C'est une attitude normale. On verra s'ils vont organiser leur référendum. Nous ferons en sorte qu'il n'y ait pas de référendum», a déclaré Jean-Pierre Fabre.

Fabre a également dénoncé une «diversion dans le jeu» du gouvernement qui lui aussi a «appelé ses partisans à descendre dans la rue pour imposer le référendum». Jean-Pierre Fabre fait ainsi allusion à la marche parallèle organisée par l'Union pour la République (UNIR), le parti au pouvoir, pour réclamer une accélération du processus du référendum.

Mais «heureusement que ce peuple qui a courbé l'échine a redressé la tête et lutte pour la reprise en main de son destin. Et nous sommes certains que la victoire est imminente», a déclaré Jean-Pierre Fabre en  a avançant que ces manœuvres du pouvoir n'inquiètent en rien la coalition. «La particularité de la marche de ce jour (samedi, NDLR), c'est qu'elle se déroule un 13 janvier, une date funeste qui symbolise l'élan brisé d'un pays. C'est à cette date que la violence, le mensonge... ont fait leur entrée dans l'histoire politique de notre pays», a-t-il ajouté.

L'opposition maintient par ailleurs, la marche des femmes prévues pour ce 20 janvier. Pour Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordinatrice de la coalition, cette démarche reste légitime. «Ce que subissent les femmes au Togo, elles le subissent, quelles que soient leurs conditions. Voilà pourquoi elles doivent tout faire pour qu'il ait des perspectives heureuses pour leurs enfants», a-t-elle expliqué, invitant toutes les femmes à se joindre à la lutte.

Les militants d'UNIR veulent aller vite au référendum

Les militants du parti au pouvoir étaient également ce samedi 13 janvier dans la rue de plusieurs villes du pays (Tsévié, Atakpamé, Soutouboua, Camba, Bassar, Kara et Dapaong) pour réclamer la tenue du référendum. Selon eux, la classe politique devrait privilégier la voie des urnes pour trouver une issue de la crise politique. «Nous exhortons la Commission électorale nationale indépendante à accélérer le processus d'adoption du calendrier des différentes consultations électorales annoncées par le président de la République », a lancé le premier vice-président national du parti UNIR, Adedze Kodzo.

Quant au gouvernement, il déjà adopté un décret un décret fixant à 38 le nombre des Commissions électorales locales indépendantes (CELI) et leurs ressorts territoriaux, livrant ainsi un avant-goût des prochaines élections législatives et communales, sans pour autant se prononcer sur le projet de référendum constitutionnel, nœud de la discorde entre pouvoir et opposition.