Afrique du Sud : Bank of Baroda, le dernier établissement à collaborer avec les Gupta, quitte le pays

Par La Tribune Afrique  |   |  389  mots
Banque publique, la Bank of Baroda est le deuxième plus important établissement bancaire en Inde. (Crédits : Reuters)
La banque indienne Baroda vient d’annoncer son retrait d’Afrique du Sud. Alors que son management avance que cette décision n'est qu'un repli stratégique, Baroda est aujourd’hui sous le feu d'une enquête diligentée par la Banque centrale sud-africaine sur ses relations avec les Gupta.

La filiale sud-africaine de la banque indienne Baroda prépare son retrait d'Afrique du Sud, alors qu'elle est toujours ciblée par une enquête des régulateurs sur ses relations avec le sulfureux clan Gupta. Baroda serait actuellement en négociations avec le régulateur bancaire sud-africain pour assurer un retrait ordonné qui n'impactera pas ses déposants.

Une annonce qui coïncide avec l'enquête du régulateur

Ce repli de la banque indienne survient moins d'une semaine après que l'établissement a confirmé que la Banque centrale sud-africaine épluchait ses transactions historiques. La Bank of Baroda est pour rappel le seul prêteur en Afrique du Sud qui continuait à offrir ses services aux entreprises liées aux Guptas et avait exigé une ordonnance contraignante du tribunal avant de fermer les comptes liés à ces derniers.

Selon le management du groupe, cette manœuvre s'inscrirait dans le cadre d'un mouvement qui ne se limiterait pas à l'Afrique du Sud. La banque indienne serait en contact avec différents régulateurs à travers le monde où ses filiales n'auraient pas d'analyse de rentabilisation solide pour se concentrer sur les marchés les plus lucratifs. Pour le groupe indien, l'affaire Gupta et les investigations de la Banque centrale n'auraient aucune relation avec l'annonce de son désengagement.

Départ prévu en mars prochain

Il n'empêche que le régulateur sud-africain accuse Baroda d'avoir transgressé ses propres règles en s'exposant de manière incontestable à un client. L'établissement aurait détenu jusqu'à 1,75 milliard de rands (146 millions de dollars) au nom de compagnies minières liées aux Gupta. Des fonds que des ONG, à leur tête Undoing Taxe Abuse, tentent juridiquement de reverser vers la réhabilitation environnementale.

La fermeture de la filiale sud-africaine est prévue pour la fin du mois de mars prochain. «La filiale arrêtera de prendre de nouveaux dépôts ou des dépôts supplémentaires et de décaisser des prêts à partir du premier mars 2018», indique un communiqué de la banque. Baroda dispose de 3,9 milliards de rands (325,99 millions de dollars) d'actifs en Afrique du Sud. La décision de la banque indienne pourrait porter un coup dur à Oakbay Investments, la holding familiale des Gupta qui cumule des intérêts dans les mines, l'hôtellerie, l'informatique et l'ingénierie.