Afrique du Sud : McKinsey rattrapé par le « Gupta Gate »

Le scandale Gupta semble bel et bien avoir rattrapé le cabinet McKinsey accusé d’avoir collaboré avec le duo Eskom et Trillian. Bien que l’entreprise ait cessé de collaborer avec le duo dès le début de la polémique, les autorités sud-africaines viennent d’ouvrir une enquête la ciblant ainsi qu’Eskom et Trillian. McKinsey pourrait également se retrouver sous le coup de poursuites aux Etats Unis.
Amine Ater

Après KPMG, c'est au tour du cabinet McKinsey d'être éclaboussé par le scandale des Gupta. Le cabinet de conseil qui avait le groupe Eskom parmi sa clientèle doit maintenant faire face à des menaces de poursuites pour la relations entre son client et Trillian Capital Partners. Une entreprise dont la transparence a été mise en doute par McKinsey.

Liaisons dangereuses

Pour le cabinet américain, le manque de détail donné par l'entreprise au sujet de ses actionnaires et de potentiels conflits d'intérêt représentent des risques de réputation pour McKinsey. Un risque qui s'est accentué après que l'un des managers de Trillian, Salim Essa a été obligé de vendre sa participation dans l'entreprise en juillet dernier à cause de ses liens avec la famille Gupta. D'ailleurs, suite à des remontées d'informations jugées inquiétantes par le management de McKinsey, le cabinet a dû soumettre la question son comité des risques qui a opposé un avis négatif à toute contractualisation avec Trillian.

Du côté de Trillian, l'entreprise a fait savoir publiquement sa surprise quant à la position de McKinsey à son égard, tout en niant les accusations portées contre l'entreprise. Cette situation s'inscrit dans la réaction en chaîne qui a suivi le scandale des Gupta et les accusations de collusions entre ces derniers et la famille du président Zuma. La proximité entre les 2 clans aurait influencé les nominations au sein gouvernement et la délivrance de contrats publics.

Coopération forcée ?

Une succession de scandales qui a touché plusieurs multinationales, notamment les comptables de KPMG LLP et le cabinet McKinsey qui sont accusés par les partis de l'opposition et la société civile de de faciliter voire participer aux actions des Gupta. Une situation qui a poussé les 8 plus importants associés de la filiale sud-africaine de KPMG a démissionné, tout en présentant leurs excuses. D'ailleurs, des ONG américaines font actuellement pression sur le département d'Etat américain pour examiner les accusations portées contre McKinsey.

La filiale sud-africaine du cabinet a également été notifié par le ministère sud-africain des Entreprises publiques d'une demande de rapport sur ses rapports avec d'Eskom et de Trillian. Le parti d'opposition, l'Alliance démocratique a de son côté déposé des accusations de fraude, de racket et de collusion à l'égard de la firme américaine. D'ailleurs, McKinsey a dû soumettre la question à son comité des risques qui a opposé un avis négatif à toute contractualisation avec Trillian. Une procédure initiée suite à des remontées d'information sur la question, selon une source bien informée.

Le consultant aurait ainsi perçu près de 70 millions de rands en collaborant avec le duo Eskom/Trillian dont 30 millions versés par Trillian. La presse locale évoque également des gains de 900 millions de rands de McKinsey, suite à sa collaboration avec le duo. D'ailleurs, les McKinsey et Trillian aurait pu engranger près de 7 milliards de rands, si le cabinet américain n'avait pas été obligé de cesser toute coopération avec Trillian. Le divorce entre les deux entreprises a été acté après que le management de Trillian ait apporté que des informations partielles sur ses actionnaires et administrateurs.

Amine Ater

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