Côte d’Ivoire : malgré une année mouvementée, les projets de Barrick Gold restent rentables

Par Maimouna Dia  |   |  481  mots
Le groupe canadien Barrick Gold concentrera désormais l'essentiel de ses activités d'extraction et d'exploitation du métal jaune en Afrique et en Amérique. (Crédits : Bouygues)
Malmenée en 2018 par les grèves intempestives de ses équipes locales en Côte d’Ivoire, la compagnie minière Barrick Gold dresse un bilan plutôt satisfaisant de l’année écoulée. Lors de sa première conférence de presse trimestrielle tenue hier à Abidjan, le groupe, représenté par son PDG Mark Bristow, a affiché ses ambitions pour l’Afrique et la Côte d’Ivoire. Un pays où il est déterminé à établir des relations plus apaisées avec les populations riveraines de sa mine d’or de Tongon.

En dépit d'une année difficile, la société minière Barrick Gold, née de la fusion entre Randgold Ressources et Barrick, compte bien poursuivre ses investissements en terre ivoirienne. Au programme, une extension de la durée de vie de la mine d'or de Tongon, employeur d'environ 1 723 personnes et la poursuite de l'exploration des sites où elle possède des permis, notamment à Boundiali, Mankono.

Au cours d'une conférence de presse organisée au Sofitel Abidjan ce 24 février, PDG de Barrick, Mark Bristow, est revenu sur la nouvelle dimension de l'entreprise. Cette dernière est devenue grâce à sa fusion avec Randgold la plus grande industrie du secteur au monde et prévoit d'investir davantage en Afrique. Le PDG a aussi commenté les crises sociales qui ont secoué la mine de Tongon en 2018, avant de souligner leur impact limité, puisque le groupe a atteint son objectif révisé de 230 000 onces d'or pour l'année, avec paiement de dividendes et le maintien des emplois.

«Il convient de noter que, malgré les moments troubles de son existence, la mine de Tongon est restée rentable et a continué à distribuer des dividendes à ses actionnaires, y compris le gouvernement», a-t-il déclaré à l'Agence ivoirienne de presse.

C'est au dernier trimestre de 2018 que l'accalmie est revenue à la mine, après neuf mois de production intermittente causée par des grèves et des troubles sociaux. La mine d'or de Tongon est la plus importante du secteur minier en Côte d'Ivoire et Barrick Gold y a consenti des investissements de 312 milliards de Fcfa, pour une production de 58 tonnes.

Regagner la confiance des communautés locales

Afin de démarrer 2019 sous les meilleurs auspices, Barrick Gold a signé un accord de réconciliation, le 27 décembre dernier, réunissant le minier, les employés et les communautés riveraines, pour instaurer un climat plus apaisé.

Lors de la conférence de presse, Mark Bristow a réitéré la volonté du groupe de poursuivre ses investissements dans les projets communautaires, pour lesquels la mine de Tongon a dépensé près de 10 millions de dollars. Des investissements consentis dans les villages avoisinants de la mine, à travers la mise en place d'écoles, de centres de soins médicaux et d'eau potable, ainsi que le développement d'une industrie agroalimentaire, selon les responsables du groupe.

Lutter contre l'orpaillage clandestin

La compagnie appelle toutefois l'Etat à prendre les mesures adéquates face à l'exploitation illégale de ses sites par les orpailleurs. Ces derniers, selon le groupe Barrick, sont de plus en plus organisés et élaborent des techniques d'exploitation sophistiquées, ayant pour conséquence la stérilisation des mines. Une menace prise au sérieux par les autorités d'Abidjan qui viennent de mettre en place une brigade spéciale dédiée à la répression de l'orpaillage clandestin et des infractions au code minier.