Maroc : un vote sans suspens ni surprise pour le perchoir

Par Amine Ater  |   |  247  mots
Le Maroc qui est sans gouvernement depuis 4 mois, a voté pour désigner le président du Parlement. Un vote sans surprise vu qu’il n’y a qu’un seul candidat, le socialiste Habib El Malki. Le parti majoritaire (PJD) s'est abstenu.

Situation inédite au Maroc, où pour la première fois de son histoire politique le pays se dote d'un président du Parlement avant d'avoir un gouvernement. Un vote à l'image du spectre politique marocain avec un candidat unique, le baron socialiste Habib Al Malki, porté par sa formation (USFP) et le 2e parti de la Chambre des Représentants, le Parti Authenticité et Modernité (PAM). Là où le gagnant des législatives d'octobre dernier a décidé de s'abstenir et que les partis de l'Istiqlal a décidé de boycotter le vote.

Un parlement avant le gouvernement

Selon les observateurs, offrir le perchoir à Habib El Malki, figure historique du Union socialiste des forces populaires (USFP) est un geste tactique de Abdelilah Benkirane (leader du PJD et Chef de Gouvernement sortant) pour compenser une probable absence du parti socialiste dans la future formation gouvernementale qui peine toujours à voir le jour. En effet, ce qui devrait être le 2e mandat de Benkirane a largement dépassé la période habituelle de tractations pour former une majorité, avec plus de 4 mois de gestion publique sans gouvernement.

La décision de nommer le président du Parlement avant de constituer le gouvernement s'explique par l'impératif d'assurer l'approbation de l'Acte constitutif de l'Union Africaine par le parlement. Rabat souhaite, rappelons-le, rejoindre l'institution lors de son prochain sommet qui se tiendra à la fin du mois à Addis-Abeba. Un événement qui devrait compter la présence du Souverain marocain selon la Primature.