Tchad/Corruption : Deby annonce la création d’une cour spéciale

Par La Tribune Afrique  |   |  466  mots
Dans une crise économique difficile, le Tchad peine à sortir la tête de l'eau mais cherche des solutions. Outre les mesures d'austérité annoncées par le gouvernement, le président tchadien a annoncé la création d'une cour spéciale destinée à la lutte contre la corruption et les crimes économiques.

Si l'effondrement des cours qui ont raboté les réserves du pays, est perçue comme l'une des explications de la crise économique que traverse le pays, le président Idriss Deby Itno vient de pointer une nouvelle cause : la corruption. Dans son message à la nation pour la nouvelle année, l'homme fort de N'Djamena annoncé la création d'une cour spécialement dédiée aux crimes économiques et à la corruption.

« Nous devons reconnaître aujourd'hui que la corruption et le détournement ont gravement consommé les ressources nécessaires au développement du pays. C'est pourquoi la lutte contre les prédateurs et les prévaricateurs sera plus que jamais renforcée et une cour spécialement dédiée aux crimes économiques et à la corruption sera mise en place dès le premier trimestre de l'année 2017 », annonce Idriss Deby aux Tchadiens.

Mais le président tchadien a également prêché auprès de ses concitoyens pour des mesures d'austérité qui n'ont pas encore prouvées leur efficacité tant son pays est au bord de l'asphyxie.

« Nous allons nous serrer la ceinture, a-t-il poursuivi. Quand nous avons eu l'argent du pétrole, nous avons accordé des augmentations. À présent qu'il n'y a pas d'argent, nous devons accepter les efforts et les sacrifices pour ne pas aggraver les déficits et rétablir les équilibres dans notre économie. C'est à ce prix, et à ce prix seulement, que nous pouvons espérer redémarrer la machine », a encore lancé Idriss Deby lors de son message à la nation pour ses vœux pour l'année 2017.

Une cour spéciale qui viendra s'ajouter à deux institutions dédiées

Face à la profonde crise économique, les Tchadiens voient difficilement la lumière au bout du tunnel. A la conjoncture économique défavorable du pays, exacerbée par l'effondrement des cours du pétrole, Idriss Deby avait répondu par un plan d'austérité sans plus de succès.

Depuis la réélection contestée du président tchadien en avril dernier, il a fait face à un mouvement social contestataire avec des grèves et « journées villes mortes » notamment des fonctionnaires, entrés dans un mouvement de défiance vis-à-vis du pouvoir depuis plus de trois mois, sur fond de contestation de la réélection à un cinquième mandat de l'indéboulonnable homme de N'Djamena.

Une grogne sociale à laquelle le gouvernement a répondu par une tentative de museler le droit de grève en déclarant les jours de grève non payés, sans estomper la contestation. A noter que la création de cette cour spéciale viendra renforcer l'Inspection générale d'Etat et la cour des Comptes, chargées de traquer les crimes économiques et financiers au Tchad. Vous avez dit austérité ?