Paul Biya : « Le Franc CFA ne sera pas dévalué »

Par Ristel Tchounand  |   |  412  mots
Dévaluera-t-on le Franc CFA ? C’est la question qui taraude les esprits dans ce contexte de crise économique et financière en Afrique centrale. Mais les six Etats membres de la Communauté économique et monétaire des Etats de l'Afrique centrale (CEMAC) réunis à Yaoundé ce vendredi ont rejeté tout idée de dévaluation. Détails.

« Le Franc CFA ne sera pas dévalué », tweete ce vendredi 22 décembre le président camerounais Paul Biya à l'issue du sommet de crise des Etats membres de la Communauté économique et monétaire des Etats de l'Afrique centrale (CEMAC) qui s'est tenu à Yaoundé.

Les six chefs d'Etat, réunis en présence du ministre français de l'économie et des finances, Michel Sapin, et la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, ont ainsi penché pour une « stratégie collective » qui permettrait à la sous-région de « retrouver la voie du progrès économique », selon le discours de clôture du président camerounais.

« Je crois fermement à la communauté de destin qui nous rassemble au sein de notre sous-région. C'est la raison pour laquelle je pense, qu'individuellement et collectivement, nous devons faire, en coopération avec nos partenaires, tous les efforts nécessaires pour lui donner les meilleures chances de renouer avec la croissance », a-t-il déclaré.

La croissance accuse en effet ralentissement certain dans la sous-région, si bien qu'hier, le Comité de politique monétaire de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC) a revu à la baisse ses prévisions pour l'année en cours, les ramenant à 1% contre 1,7 à 2% projeté il y a quelques mois.

Concrètement, aucune mesure précise n'a été avancée pour l'instant. Et puisque la sous-région rejette toute idée de dévaluation du Fcfa, les Etats membres privilégient la piste des mesures qui vont « préserver la soutenabilité et la viabilité » de la dette publique. Sur le plan budgétaire, les six pensent à « élargir l'assiette fiscale », ce qui améliorerait le niveau des recettes et la qualité des dépenses. Objectif : préserver un solde soutenable.

Par ailleurs, le groupe prévoit également des mesures spécifiques répondant aux problèmes de chaque pays, afin de garantir l'efficience et l'efficacité des mesures communes. Une machine pratiquement en marche puisque des pays comme le Gabon tentent d'accélérer leur machine de diversification économique. Après le cantique en chœur de Yaoundé (qui n'est autre que ce sommet placé sous le signe de l'unité), l'urgence de l'action s'impose pour l'ensemble de la sous-région, au risque de vivre une année 2017 pire.