Présidentielle au Malawi : Peter Mutharika en passe d’être réélu, selon les résultats partiels

Par La Tribune Afrique  |   |  512  mots
(Crédits : Reuters)
Le processus de compilation des résultats semblait interminable. Ce jeudi 23 mai, il restait encore un quart des bulletins à dépouiller selon la Malawi Electoral Commission(MEC), l’organisme chargé de l’organisation des élections présidentielles, législatives et locales du 21 mai, alors que les résultats provisoires continuaient de tomber au compte-gouttes. Peter Mutharika, le président sortant, est vainqueur de la présidentielle avec plus de 40% des voix devant Lazarus Chakwera et Saulus Chilima. L’opposition crie d’ores et déjà à la fraude.

Une courte tête encore provisoire ! Peter Mutharika est pour l'heure assuré de rempiler sur le fauteuil du Sanjika Palace, le palais présidentiel dont il est le locataire depuis 2014. Le président sortant caracole en tête des résultats provisoires déclarés par la Commission électorale (la MEC) avec 1,4 million des voix 3,5 votes valides soit 40,39%.

Accusations de fraudes

Chef du Parti démocratique progressiste (DPP, au pouvoir), il devance de cinq points seulement son rival Lazarus Chakwera qui est crédité de 35,44% des voix, selon des résultats partiels actualisés en temps réel sur le site de la MEC. Pour le compte du Mouvement pour l'unité et la transformation (UMT), Saulos Chilima, ex-vice-président de Mutharika, engrange les 18,35% des votes avec lesquels il complète le podium du trio de tête. Mais déjà les accusations de fraude fusent.

Soutenu par l'ex-présidente Joyce Banda, Lazarus Chakwera, le leader du Parti du congrès du Malawi (MCP) et chef de file de l'opposition, a fait campagne en exploitant la grogne populaire née des scandales de corruption à répétition, des pénuries de denrées et des coupures de courant qui ont terni la fin du premier mandat.

Ce mercredi 22 mai, il s'était déclaré «largement arrivé en tête», selon des résultats compilés par sa centrale électorale. «Vous qui êtes au pouvoir ;  je vous connais ; vous êtes en train d'essayer de truquer ces élections. Je défendrai la Constitution de ce pays avec mon sang s'il le faut», a accusé le chef de l'opposition.

Course aux alliés

Les allégations de fraude ne sont pas nouvelles. Elles ont escorté une campagne électorale particulièrement délétère. Malgré ce bémol, la mission d'observation de l'Union africaine dirigée par le Ghanéen John Dramani Mahama, atteste dans son rapport préliminaire que «les élections tripartites de 2019 ont donné aux Malawiens l'occasion de choisir leurs dirigeants aux différents niveaux de gouvernement, conformément au cadre juridique des élections au Malawi et aux principes en vigueur».

La déclaration rejoint celle de la société civile qui n'a pas manqué de pointer quelques actes de violence isolés pendant la campagne et le jour du vote. De son côté, le Tchèque Miroslav Poche qui conduisait la mission d'observation de l'Union européenne, indique dans une déclaration préliminaire, une « bonne gestion des élections inclusives, transparentes, mais une campagne marquée par des tensions».

Pour l'heure, trois-quarts des bulletins sont déjà dépouillés, essentiellement dans les provinces du sud du pays acquises à la cause de Peter Mutharika. Le reste des chiffres continue d'arriver au compte-gouttes, mais il ne devrait pas changer le cours des tendances actuelles. Cependant, selon plusieurs observateurs, les résultats définitifs s'annoncent plus serrés que prévu : aucun des partis ne devrait obtenir la majorité absolue au Parlement. Une course aux alliés vers les cinq autres candidats devrait être engagée. Une sorte de prolongement de la campagne électorale.