Etats-Unis : faute de visas, un sommet business orienté Afrique se tient sans Africains

Par Ristel Tchounand  |   |  453  mots
Université de Californie du Sud.
L’African Global Economic and Development Summit organisé annuellement par l’Université de Californie du Sud ne verra pas la participation des délégations africaines cette année. Et pour cause, les ambassades des Etats-Unis leur ont refusé les visas.

Le décret Trump a encore frappé. Les délégations africaines qui devaient prendre part à l'African Global Economic and Development Summit en Californie du 16 au 18 mars dernier n'ont pas pu s'y rendre. La raison ? Un refus catégorique des autorités diplomatiques américaines de leur accorder un visa.

100% de refus de visa, une première

Organisé annuellement par l'Université de Californie du Sud, la rencontre est un rendez-vous commercial qui vise à promouvoir les investissements bilatéraux directs étrangers, le commerce international, les échanges culturels et le tourisme, mais aussi la promotion des énergies propres dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques et la réduction de la pauvreté. Selon l'organisation, les participants sont parfois confrontés au refus de visa, mais généralement plus de la moitié obtient le passe pour séjourner aux Etats-Unis le temps de l'événement.

« Habituellement, nous obtenons 40% de rejet des demandes de visas, mais les autres viennent. Cette année, il y eu 100% de refus pour toutes les délégations. Et c'était triste, parce que ces gens en ont été tellement affecté. [...] Je dois dire que la plupart d'entre nous pensent qu'il s'agit d'une question de discrimination envers les pays africains. Nous en faisons l'expérience encore et encore et encore, et les personnes auxquelles les visas sont refusés sont pourtant légitimes, ce sont des hommes et femmes d'affaires ayant des liens avec le continent », a expliqué à The Voice of America Mary Flowers, qui préside le sommet.

Le Kenya condamne

Parmi les participants qui se sont vus refuser le visa figuraient, selon la même source, des conférenciers et représentants des gouvernements de Sierra Leone, de Guinée, du Ghana, du Nigeria, d'Ethiopie et d'Afrique du Sud. Pour l'heure, les motifs précis n'ont pas été révélés. Et si le fait suscite sur les réseaux sociaux des réactions partagées, les uns condamnent tandis que les autres s'interrogent sur la nécessité d'organiser un tel événement aux Etats-Unis plutôt qu'en Afrique, certaines autorités ont commencé à manifester leur mécontentement.

« C'est une décision que nous aimerions condamner dans les termes les plus forts », a réagi le président de la Chambre de commerce du Kenya, Kiprono Kittony, interrogé par Standard Media.

Après la suspension par la justice de son premier décret migratoire, le président américain Donald Trump en a signé le 6 mars dernier une version remaniée qui rentrait en vigueur jeudi 16. La seule nouveauté, c'est l'exemption de l'Irak. Pour mémoire, plusieurs communautés dont des Kenyans et des Somaliens avaient fait les frais de cette nouvelle politique migratoire.