Le passeport africain dopera les dépenses de voyage de 24%

Par La Tribune Afrique  |   |  440  mots
Les dépenses effectuées pour les voyages par avion en Afrique pourraient se voir doper, une fois le passeport unique africain entré en vigueur, apprend-on de Sabre Corporation : le fournisseur de service de technologie a mené une enquête sur la question.

Le projet de passeport unique pour les Africains n'est plus à l'étape de rêve et l'entrée en vigueur du nouveau dispositif n'est plus qu'une question de temps. Une entrée en vigueur qui intéresse Sabre Corporation. La société de fourniture de solutions technologiques de voyage a mené une enquête permettant d'établir qu'avec l'entrée en vigueur du nouveau passeport unique africain, les dépenses de voyage connaîtront une nette progression de 24%. Selon la société, la moyenne des dépenses effectuées par les 23% d'Africains qui ont voyagé par avion sur le continent au cours de ces derniers deux ans, est de 1149 de dollars. Les résultats de l'enquête suggèrent que ce chiffre pourrait passer à 1508 de dollars avec la nouvelle pièce d'identité de voyage.

L'enquête qui a pris en compte un sondage et des interviews, a donné de précieux données pour l'union africaine. Sur les 7.000 personnes interrogées en Egypte, au Nigéria, en Afrique du sud et au Kenya, près de 2.200 ont expliqué que les processus d'obtention de visa constituent un ralenti à leurs projets de voyages par avion sur le continent noir. Il faut croire que les conséquences économiques de ce dispositif d'intégration continentale sont assez importantes. Les probables futurs usagers ont indiqué qu'il rendait l'établissement et la gestion des relations commerciales entre les pays beaucoup plus coûteux.

Des cas pratiques édifiants

La préoccupation de Sabre Corporation ne reflète que statistiquement les inquiétudes des peuples africains sur le passeport unique. Pour un Sénégalais par exemple qui doit faire des achats en Israël, il est sans doute plus facile d'y aller directement au lieu de se rendre en Afrique du sud ou en Egypte pour son visa. Ce serait là un surcoût incroyable. Aussi 32% de personnes interrogées ont trouvé que les billets de voyage étaient trop chers. Une situation qu'on pourrait expliquer par les taxes aéroportuaires qu'imposent des Etats qui se sont lourdement endettés pour construire des aéroports, et qui paient cher les frais de maintenance. Mais les préoccupations individuelles ne sont que mineures.

Pour un pays comme le Kenya ou la Côte d'Ivoire ou encore la Cedeao globalement, qui investit tous les jours pour se constituer comme le leader en Afrique subsaharienne pour les compagnies aériennes, la question est beaucoup plus embarrassante. Les chiffres d'affaires se verront régresser. Et c'est sans oublier aussi que pour le Kenya seul les ressortissants de trois pays africains (Malawi, Botswana et Zambie) peuvent y entrer sans visa et vice versa.